A 9h ce vendredi matin sur la place de la République, les manifestants de la fonction publique se font rares. Une poignée d’irréductibles responsables syndicaux issus de la CGT-Educ’action pour le second degré et du SNUIPP-FSU pour le premier ont beau faire résonner les baffles traditionnelles des grèves mahoraises, les manifestants sont peu nombreux. « Mais il y a beaucoup de grévistes dans les établissements », se rassure Port-Saïd Anssifoudine, le co-secrétaire du SNUIPP-FSE.
Les revendications au national portaient sur la revalorisation du point d’indice des salaires en fonction de l’inflation galopante car « Beaucoup de professeurs n’arrivent pas à joindre les 2 bouts », selon les responsables syndicaux. Bien entendu, ces derniers en ont également profité pour faire entendre leurs revendications au niveau local, portant notamment sur la revalorisation de l’indexation, d’autant plus nécessaire, selon eux, que les conditions d’enseignement à Mayotte ne cessent d’empirer. « La clause de revoyure signée en 2017 n’a jamais été revue », souligne Port-Saïd Anssiffoudine.
Par ailleurs, les manifestants réclamaient des mesures pour attirer et faire rester les enseignants sur le territoire. « Nous sommes à 52% de contractuels dans le second degré et 25% dans le primaire, il faut faire quelque-chose ! », a ajouté Zaïdou Ousseni, l’autre co-secrétaire du SNUIPP-FSE. Même combat du côté de la CGT-Educ’action. Jérémie Saiseau, son co-secrétaire, a peu ou prou les mêmes revendications et insiste sur la nécessité de création de nouveaux postes et de nouvelles constructions scolaires.
Un gros risque d’hémorragie de fonctionnaires à la rentrée
La grève au niveau local avait déjà commencé ce lundi 9 octobre à Mayotte. Le cortège, comptant près de 200 personnes, avait défilé jusqu’à la préfecture où une délégation avait demandé à être reçue par les différents responsables des services publics. Une demande honorée puisqu’une réunion a été faite dès le mardi 10 octobre avec le recteur, le directeur de l’ARS, celui du CHM ainsi que le préfet. Les discussions sont en cours et la préfecture s’est engagée à donner une réponse aux responsables syndicaux « avant la fin du mois d’octobre ». En cas de non-obtention de leurs revendications, les syndicats appellent à une reconduite illimitée du mouvement.
Il se murmure toutefois dans les couloirs qu’avec la crise de l’eau qui prend une ampleur jamais vue auparavant, beaucoup de fonctionnaires partis en vacances ne compteraient pas revenir à la rentrée…voilà de quoi donner bien des inquiétudes au rectorat de Mayotte et aux élèves !
N.G