Moins d’une semaine après les événements organisés par la Direction de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (Deets) de Mayotte, qui avaient pour but de réaffirmer la volonté de l’État quant au fait de créer localement de la valeur ajoutée ainsi que de l’emploi dans le secteur privé, on peut dire que cette nouvelle signature de partenariat triparti, entre le porteur de projet Oudjerebou, le Rotary club de Mamoudzou et le rectorat, arrive à point nommé. Un partenariat légitime au regard de la forte implication et des solutions concrètement amenées par l’association dédiée à l’entreprenariat, dont la seconde et récente édition de son concours « Jeune entrepreneur » fut une fois de plus couronnée de succès.
Un concours pour coacher très tôt les potentielles entreprises de demain
Au regard d’un marché du travail qui sera d’ici peu envahi par une massive jeunesse — dans l’immédiat encore scolarisée — quelles sont les options et perspectives d’embauche qui s’offrent à Mayotte sachant que 50% des emplois concernent les administrations et le secteur public en général ? Au sortir de cette crise sanitaire internationale et du conflit russo-ukrainien, qui génère aussi une refonte globale du secteur économique privé, en plus des problèmes d’insécurité récurrents ayant un impact direct sur l’attractivité même de notre territoire, quelles seraient les tangibles solutions à apporter localement pour développer notre PIB ?
C’est justement en ce sens, dans une approche de terrain juste, lucide et étudiée que l’association Oudjerebou et sa présidente Farrah Hafidou, accompagnent depuis plus de 10 ans les porteurs de projets de notre département ayant mis l’accent, depuis ces 2 dernières années, sur les jeunes et leurs novatrices idées, initialement fictives, en matière de création d’activité économique. Et le moins que l’on puisse, c’est que non seulement c’est encourageant mais en plus, ça marche ! Le secret ? On chaperonne efficacement dans le vrai au regard de la faisabilité même d’un projet tout en apportant cette subtile matière pédagogique afin de transmettre un large panel de connaissances pratiques et de valeurs économiques propres à l’entreprenariat.
C’est donc au moyen d’un concours annuel, dont les thématiques globales sont amenées par la couveuse, que les établissements universitaires et scolaires du tertiaire sont invités à inscrire leurs respectifs entrepreneurs en herbe. Deux catégories y sont proposées : Étudiant (post bac) et Lycéen (2nde à Terminale). Après une pré-sélection, les candidats sont invités officiellement à concourir.
Chaque montage de projet s’effectue au sein même de l’établissement concerné et se voit aussi encadré par la structure Oudjerebou ainsi que par le plein investissement d’un ou plusieurs enseignant(s). S’en suit alors, conditions réelles, 2 passages de présentation face à un jury avant la remise finale des prix. Certains de ces projets ont déjà vu le jour de manière concrète comme celui d’Hassanati Anli et son entreprise de tourisme local — Koko Expériences Mayotte — qui fut donc récompensée en la première édition du concours « jeune entrepreneur » et même lauréate du concours national Pépite 2022 dans la catégorie Culture. Une pleine concrétisation qui donne poids et matière à cet engagement relativement précurseur qu’incarne la couveuse d’entreprises auprès des jeunes mais aussi son accompagnement pluridisciplinaire post création durant près d’un an, si les porteurs en éprouvent le besoin.
Le Rectorat fait le pari de l’innovation
Il n’est guère secret de Polichinelle que de reconnaitre qu’en matière d’Éducation, la France présente malheureusement encore un certain retard sur l’évolution et les besoins économiques et sociaux. Une approche nationale pas toujours représentative d’une réalité plus locale; chose qui est aussi cas sur notre île. Et c’est bien pour palier aux différentes problématiques rencontrées que le nouveau recteur manifeste son soutien au regard de tout efficace concept novateur tel que celui d’Oudjerebou « Nous formons en moyenne 2 500 diplômés pour une capacité d’absorption de 1000 emplois; si on veut absolument de l’insertion, il faut développer de l’activité dans cet esprit d’entreprenariat, de start-up ou de couveuses. Faisons germer les idées pour les développement et rayonnement de Mayotte ».
Un rayonnement tout à fait réaliste et atteignable, ciblant de manière stratégiquement anticipée les plus jeunes, au moyen d’un futur projet académique plus élargi, comprenant aussi un volet pédagogique entrepreneurial et plaçant ainsi notre département ultramarin au devant de la scène, tel un territoire courageusement challengeur et pionnier face à ses divers défis. Et en ce sens, le moins que l’on puisse dire, c’est que Jacques Mikulovic et son équipe n’ont pas froid aux yeux, allant dynamiquement de l’avant dans leurs aspirations de tirer vers le haut, de former intelligemment et d’alimenter le vivier intellectuel local au moyen d’une offre de formation Cufr plus aboutie. Une formation étoffée, qualitativement reconnue, ayant aussi dans le viseur une portée géographiquement internationale à travers l’océan Indien et, pourquoi pas, le Continent Est africain.
À cette précurseure vision se greffe également la volonté d’une judicieuse et complémentaire mutualisation aussi au regard d’autres territoires français ultramarins où, pour le coup, le cas se veut inversement proportionnel face à une population vieillissante. En somme, les Antilles ont tout le panel universitaire escompté, offre de formation et compétences, mais peinent à remplir leurs effectifs; pourquoi ne pas envisager une approche co-diplômante sous l’égide de la future Université de Mayotte, forgeant de surcroit l’enrichissement par l’expérience extérieure ?! « On s’enrichit toujours avec le regard des autres, là est la réelle plus-value » précise Monsieur le recteur.
Parce que croire au plein potentiel de son territoire est la clé d’un succès commun, souhaitons aux équipes de la couveuse d’entreprises Oudjerebou et sa présidente, de poursuivre pleinement leur noble engagement notamment dans la perspective de cette 3ème édition concours « jeune entrepreneur » mais aussi son ingénierie de multi-compétence aux côtés des entrepreneurs mahorais d’aujourd’hui et de demain.
MLG