Après une accalmie en octobre (- 1.0 %) et en septembre (- 15.4 %), le renchérissement du coût de l’énergie provient exclusivement de la hausse des produits pétrolier (+ 12 %) et ce, en raison de la « baisse de la remise exceptionnelle de l’État de 25 centimes par litre de carburant à 8 centimes à partir du 16 novembre », détaille l’Insee. Le prix de la bouteille de gaz a, quant à lui, diminué de 3.8 %.
La stabilité des prix du mois d’octobre passé n’est plus
Les produits alimentaires sont en hausse de 1.8 % par rapport au mois d’octobre entraînés par les viandes et les volailles (+ 3.1 %), les produits céréaliers (+ 2.9 %), les poissons (+ 1.9 %) ainsi que les boissons non alcoolisées (+ 1.3 %), constate l’Insee. A contrario, « les prix des boissons alcoolisées baissent (- 0,3 %), comme ceux des œufs et produits laitiers (- 0,2 %) », abonde l’institut. Après une stabilité des prix des produits manufacturés au mois d’octobre, ces derniers augmentent de 0.3 %. Concernant les services, les prix poursuivent leur croissance sur le même rythme qu’octobre avec + 0.6 %. « La hausse des prix des transports et communications se poursuit en novembre (+ 1,7 %), entraînée par ceux de l’aérien », note l’institut.
La hausse des prix à Mayotte inférieure au reste du territoire national
Sur un an, selon l’Insee, les prix dans le 101e département ont augmenté de 6.0 %, soit presque autant qu’en France, hors Mayotte, avec 6.2 %. La hausse des prix des produits manufacturés et de l’énergie à Mayotte, entre novembre 2021 et novembre 2022, est moindre qu’au niveau national. Ainsi pour l’énergie, la hausse à Mayotte (9.4 %) est quasiment moitié moindre qu’au niveau national avec une augmentation de 18.4 %. Néanmoins, les prix des services augmentent plus rapidement dans le 101e département qu’au niveau national tandis que le prix des produits alimentaires, sur un an, augmentent dans les mêmes proportions qu’au niveau national avec 12.1 %.
Toutefois, au regard des comparaisons au niveau européen, selon Eurostat, le taux d’inflation annuel en France en novembre 2022 (+ 7.1 %) reste en deçà de la moyenne des taux d’inflation annuels des pays de la zone euro, s’établissant à 10.1 %. Selon le Gouvernement, la hausse des prix a été contenue grâce à un « important effort budgétaire […] pour protéger les ménages et les entreprises face à l’inflation ». Dans les outre-mer, où la grande pauvreté est 5 à 15 fois plus fréquente qu’en France métropolitaine, les aides de l’Etat ont été couplées à des initiatives privées et territoriales. Ainsi pour lutter contre la vie chère dans les outre-mer, depuis le 1er août 2022, le président-directeur général de la CMA-CGM a entrepris une baisse de 750 euros du tarif du conteneur de 40 pieds à destination de l’hexagone et des outre-mer.
Des mesures propres au 101e département pour lutter contre la vie chère
Concernant le carburant, en plus de la ristourne du Gouvernement, s’y est ajoutée la réduction de Total et celle du Conseil départemental sur sa taxe à la consommation. « C’est une première pour une collectivité que de prendre une telle décision en matière de recettes liées aux hydrocarbures », avait alors salué Thierry Suquet, préfet de Mayotte. Par ailleurs, fin novembre, le 101e département s’est armé d’un bouclier qualité prix renforcé dans l’optique de soutenir le pouvoir d’achat des ménages en diminuant la fiscalité applicable à onze produits de grande consommation. Une idée émise par le ministre délégué chargé des Outre-mer lors de sa visite en août dernier tout comme celle consistant à augmenter la production locale, « premier moyen » pour engager la lutte contre la vie chère.
Pierre Mouysset