A la suite du chamboulement provoqué par les dernières élections à Sada sur l’organisation du conseil départemental, les élus vont se réunir en plénière le 17 octobre 2022. Il s’agira de remplacer les deux anciens conseillers départementaux Mansour Kamardine et Tahamida Ibrahim au sein des diverses commissions qu’ils occupaient, et également, de redessiner les groupes de majorité et d’opposition du CD, Mansour Kamardine coprésidant jusqu’à présent le premier.
La plénière du lundi 17 octobre sera innovante à plus d’un titre puisque les élus du Département vont retrouver leur hémicycle. C’est même la première fois qu’ils vont y siéger pour la plupart d’entre eux, puisque seuls ceux qui ont été reconduits en 2017, comme Ben Issa Ousseni, y ont déjà débattu lors de la précédente mandature. Pour mémoire, l’effondrement du terrain en aval de l’hémicycle avait détruit une partie des locaux de l’AFD en contrebas en 2016, ce qui avait incité à revoir entièrement la consolidation du bâtiment et sa remise aux normes.
L’hémicycle relooké avait été investi par les membres du Conseil Consultatif des RUP il y a quelques semaines, avant son inauguration officielle. C’est donc au milieu de mobilier et de matériel flambants neufs que les élus vont pouvoir débattre des rapports du jour.
Un élu prés à ferrailler au port
Quatre sont au programme, exclusivement polarisés sur l’arrivée de Soula Saïd Souffou et de Mariame Saïd Kalame, qui vont rejoindre les rangs de leurs collègues élus. Mais dans quel groupe ? Majorité ou opposition ? Le groupe « Majorité » était co-présidé par Mansour Kamardine et Zaounaki Saïndou, rassemblant 17 élus, tandis que les 9 élus restant composaient celui de l’ « Opposition constructive », présidé par Hélène Pollozek.
Le positionnement des deux petits nouveaux va également conditionner leur place dans les 7 commissions thématiques. La « sortante » Tahamida Ibrahim présidant celle des Finances et des Affaires européennes où sa compétence était reconnue.
Comme nous l’avons expliqué, pourvoir son poste peut être synonyme de tsunami dans l’organisation actuelle. Les candidatures au poste de 2ème vice-présidente devront être déposées « dans l’heure qui suit la décision de combler la vacance de siège ». Si une seule candidature est déposée, la nomination prendra effet immédiatement. Mais si plusieurs élues se portent candidates, il faudra procéder au renouvellement intégral de la commission permanente, à l’exception du président !
En outre, les deux anciens élus étaient membres de plusieurs commissions ou de organismes extérieurs au CD. A lui seul, Mansour Kamardine était présent à une vingtaine d’entre eux, dont le conseil de surveillance du CHM, le conseil de l’Education nationale, etc. Mais surtout, il présidait le Conseil portuaire, où il s’opposait systématiquement au système Nel, et était membre de la Commission de Délégations de service public – et celle du port fait bruyamment parler d’elle – et de l’Association nationale des Ports Maritimes territoriaux. C’est donc un adversaire redoutable qui s’éloigne du centre de décisions de la femme d’affaires multiples. Quel élu de même trempe pour lui succéder ?
La séance plénière du lundi 17 octobre 2022 va donc être scrutée avec attention.
Anne Perzo-Lafond