Les vertus de cette semaine de l’emploi maritime organisée par Pôle Emploi sont multiples, et la rencontre d’aujourd’hui avec les professionnels du STM l’aura montré une fois encore. Et le STM mettait les petits plats dans les grands ce mercredi, en conviant un échantillon représentatif de ses agents, du matelot au directeur d’exploitation en passant par les chefs mécaniciens, et commandant de bord.
Face à un public pétri d’un intérêt certain, chacun racontait alors son parcours, avec cette constance quasi générale : tous ou presque sont passés par l’école maritime de Dzaoudzi, la « porte d’entrée » vers les métiers de la mer selon le directeur d’exploitation. Des parcours hétéroclites, mais dont on retiendra une donnée : outre la plus-value certaine du passage par l’école maritime, les cursus classiques ( CAP, BAC Pro) ne sont pas incompatibles avec une carrière dans les métiers de la mer, permettant de ressortir avec un niveau de compétence équivalent, avant obtention d’un brevet.
Des métiers maritimes ayant le vent en poupe d’un côté, Pôle Emploi et ses agents déterminés à accompagner quiconque montrant de l’intérêt de l’autre de l’autre, mais aussi et surtout, une filière qui recrute. S’agissant du STM, les effectifs seront revus à la hausse, à l’horizon 2023 : « Le STM va augmenter sa flotte d’ici l’année prochaine. On va avoir besoin de recruter une cinquantaine de personnes ». Pas moins de 52 postes identifiés, et ce à tous les niveaux.
En dépit des préconçus sur le laxisme plus que latent des agents du STM, le directeur d’exploitation entend rappeler l’énorme réglementation encadrant toute son activité, allant jusqu’à comparer les mesures de sécurité appliquées à celles de l’aviation civile.
Autre idée préconçue déconstruite lors de cette rencontre pourtant constructive, l’idée traditionnelle – et tout autant clichée – que les métiers de la mer sont incompatibles avec la gent féminine. En attestait la présence d’une commandante du STM, laquelle avait un message clair à faire passer aux jeunes femmes potentiellement désireuses de rejoindre elles-aussi la flotte du STM : « Aujourd’hui, il n’y a pas de métiers pour homme, il n’y a pas de métiers pour femmes. Quand on veut on peut. (…) Il faut se dire : « si lui y est arrivé, je peux y arriver. Ce n’est pas parce que lui c’est un mec et que moi je suis une fille je ne peux pas y arriver ».
Une rencontre imminemment positive donc, et à l’issue de laquelle on sentait déjà pointer les prémisses de futures vocations, à l’instar de la séquence au port de Longoni ce lundi.
Une initiative nécessaire pour remobiliser la jeunesse autour des métiers maritimes, filière incontournable au sein d’un territoire insulaire et qui s’impose comme une voie de développement économique inévitable.
Mathieu Janvier