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samedi 1 février 2025

Ivres, ils manquent de s’entretuer et frisent la case prison

Ce soir de 2018, l'ambiance était plus marquée devant le Barfly qu'à l'intérieur de l'établissement. Deux clients, éméchés, ont failli s'entretuer à coups de couteau et de machette. L'un y a laissé un doigt. Tous deux ont été condamnés pour ces violences réciproques.

« Cette affaire serait un bon exemple pour les jeunes pour les prévenir sur les risques de l’alcool en soirée » commentait ce mercredi la substitut du procureur Sarah M’Buta en préambule de ses réquisitions. Face à elle, deux hommes, l’un penaud, l’autre dans le déni. « Le flou restera sur l’enchaînement précis des faits » regrette la parquetière, mais ce qui est sûr, c’est que cette nuit du 25 avril 2018, les deux hommes auraient pu mourir dans ce qui s’apparente plus à un élan de bêtise sur fond d’alcool qu’autre chose.

Deuxième certitude, l’un, armé d’un couteau, en a porté plusieurs coups à l’autre, armé d’une machette. Le premier a perdu un doigt. « Il s’est fait ça tout seul » tente de convaincre le second, peu crédible. Les juges emporteront la conviction qu’il a bien porté un coup de machette, tranchant le doigt de son adversaire. Les juges estimeront aussi que les coups de couteau portés par ce dernier l’ont été en réponse au coup de machette, et non l’inverse. Un avis tranché sur la chronologie des faits qui a une conséquence, puisqu’il en résulte que l’homme à la machette est jugé intégralement responsable du doigt amputé, et devra verser 15 000€ à sa victime, laquelle n’est jugée que partiellement responsable des coups de couteau et ne doit que 3000€ à l’autre protagoniste de cette affaire des plus déplorables.

Un procès « pédagogique »

Sarah M’buta, substitut du procureur

Une affaire déplorable à plus d’un titre. D’abord car « si l’un et l’autre n’avaient pas bu ils ne seraient pas devant vous aujourd’hui. La prise d’alcool a contribué largement à cette situation particulièrement grave » dénonce la substitut du procureur. Ensuite parce que les blessures graves infligées ce soir là, un doigt amputé pour l’un, et plusieurs coups de couteau pour l’autre, auraient pu mener l’un ou l’autre devant une cour d’Assises pour meurtre. L’autre facteur déterminant, outre l’alcool, c’est la présence d’armes. Le premier, armé d’un couteau, aurait dit-il arraché ce dernier à une tierce personne non identifiée. L’autre aurait saisi le chombo dans son coffre pour se mêler de la rixe qui commençait à la suite, semble-t-il, d’une tentative d’effraction de véhicule. Or, l’alcool et les armes blanches sont le point de départ de bien des violences graves qui pourrissent la vie des Mahorais, d’où la dimension pédagogique que le parquet a voulu donner à cette affaire en réclamant de la prison ferme pour les deux larrons.

Une dimension bien perçue par le premier. « Si c’était à refaire, je referais tout autrement, c’est certain, ce n’est pas l’exemple que je veux donner à mon fils » conclura-t-il à la barre avant d’écoper de 10 mois de prison avec sursis. Celui à la machette en revanche « n’a rien compris » déplorera la procureure. Pour ce dernier, par ailleurs poursuivi pour violences conjugales, les faits valent 3 ans de prison dont 1 an ferme aménageable. Tous deux ont interdiction de porter ou détenir une arme pendant 5 ans.

Y.D.

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