C’est une première bouée de secours. La décision du conseil départemental de soutenir le Smeam à hauteur de 15 millions d’euros pour l’aider à éponger une partie de ses dettes signe un premier pallier de décompression vers la surface. « C’est une aide extrêmement importante qui, en nous permettant de payer les dettes, permet aussi de relancer des chantiers bloqués depuis longtemps pour cause d’impayés. Et de réamorcer la pompe permettant de demander des subventions. Et de manière générale de solidifier le plan de redressement qui est aujourd’hui sur la table. Sans cette somme, nous aurions de grandes difficultés à trouver des partenaires financiers pour nous accompagner », réagit ainsi le directeur général des services, Ibrahim Aboubacar.
Un premier pas donc, car l’ardoise du Smeam s’élève à 35 millions. Alors même que les besoins d’investissement sur le réseau se font sentir chaque jour. D’autant que, de l’aveu
même du Smeam, « il serait fastidieux de lister tous les chantiers mis en attente. Toutes les entreprises refusaient de travailler avec le Smeam tant que leurs dettes n’étaient pas réglées ».
Pour redresser la barre, Conseil départemental, Smeam et État doivent contractualiser un « pacte sur l’eau ». Lequel sera finalisé en juillet même si l’action du conseil départemental devrait se limiter à la somme décidée ce vendredi.
Pacte sur l’eau dévoilé en juillet
« Le pacte sur l’eau, qui comprend le plan de redressement du syndicat comme le programme d’investissements futurs sera finalisé à la suite d’un audit de trois mois », prévoit le directeur général des services. D’ici là, motus et bouche cousue sur les sommes espérées par le Smeam. Et gare à ne pas perdre le soutien de l’État qui, en même temps, finance la totalité des investissements d’urgence permettant de répondre à la demande quotidienne.
Mais c’est déjà dans une certaine confiance retrouvée que le syndicat des eaux souhaite, d’un côté, dialoguer avec ses partenaires, et de l’autre, hausser le ton lorsqu’il le faut. Dans ce contexte, quelle analyse le Smeam fait-il des coupures d’eau récentes qui ont exaspéré la population du nord de l’île ?
« Il y a besoin d’une plus grande anticipation en termes de prévention des incidents d’exploitation, d’une plus grande réactivité en termes de diagnostic. Laquelle doit permettre d’aller plus vite tant sur le plan des délais d’intervention que de communication
à la population. Le président du Smeam prend des dispositions pour que ces situations là ne se reproduisent plus et qu’un terme soit mis aux incertitudes que nous venons de vivre ce week-end », répond le le DGS. Côté présidence, on promet de communiquer rapidement sur ces « dispositions ». Sans trop se mouiller donc.
G.M.