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Le CHM sort du Groupement hospitalier de La Réunion « pour une durée indéterminée »

C’est une nouvelle étape vers l’autonomie souhaitée par les acteurs Mahorais. Après l’annonce d’une ARS en nom propre, le CHM redevient indépendant dans sa gestion des ressources.

On ne revient pas en détail sur l’union ratée des deux Agences régionales de santé Mayotte et Réunion sous la bannière océan Indien, abondamment décrite dans nos colonnes, et qui prendra fin le 1er janvier prochain.

Même cause, mêmes effets pour les centres hospitaliers. A l’heure où il fallait mutualiser les moyens sur le plan national avec des GHT, les Groupements Hospitaliers de Territoires, le Centre Hospitalier de Mayotte (CHM) et le Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de La Réunion, avaient également été mariés de force. En arrivant à la présidence du conseil de surveillance du CHM, Issa Issa Abdou avait obtenu la sortie du GHT pour Mayotte, en janvier 2018, « nous sommes obligés de demander l’autorisation pour acheter du papier toilette ou des stylos ! », avait-il lancé. Une sortie d’un an renouvelable.

Poursuite de la coopération

Issa Abdou et Jean-Paul Virapoullé (Pt CHU) lors de la sortie en janvier 2018 (©cg976)

Mais cette année, patatras, refus catégorique de l’ARS OI, malgré un courrier du président du Département de Mayotte en novembre 2018, demandant une prorogation. Seuls trois mois avaient été accordés.

Et revirement de situation, dans un courrier du 8 mars, Martine Ladoucette, sa Directrice générale, accorde de nouveau la sortie du GHT, et ce, « pour une durée indéterminée ». Pour une raison que les professionnels hospitaliers invoquent depuis toujours, « l’impossibilité de constituer des équipes territoriales aux statuts de personnel homogènes », alors même que la mutualisation est de rigueur. Ne serait ce que sur les rémunérations, la différence avec les indexations de 53% réunionnaises et les 40% mahoraises ne pouvaient cohabiter au sein de mêmes équipes.

Ce qui n’empêche pas de « développer et de diversifier la coopération médicale », explique la directrice, avec le CHU, mais aussi avec le centre de santé mentale de La Réunion, qui fait défaut à Mayotte.

Une convention cadre devrait être signée à cet effet entre celui qui devient le seul GHT Réunion, et le CHM, « d’ici le mois de septembre ».

Anne Perzo-Lafond

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