Depuis mardi 13 juin, le personnel du Collège Ouvoimoja de Passamainty exerce son droit de retrait suite à de nombreuses violences ayant pour cadre les tensions entre les villages de Vahibé et de Passamainty. Des violences aux abords et à l’intérieur de l’établissement ayant impliqué l’envoi de 3 élèves aux urgences, et des menaces contre le personnel encadrant.
Qui déplorait depuis 3 semaines un dialogue de sourd avec le vice-rectorat. Ils sont satisfaits des travaux de sécurisation du collège qui ont commencé le mardi 20 juin, et se réjouissent d’avoir pu s’exprimer au sein du Conseil d’Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail (CHSCT) académique qui s’est tenu au collège le vendredi 23 juin, en particulier sur « les situations violentes vécues par le personnel, sans être d’emblée accusé d’entretenir un « climat anxiogène » : « Il est enfin reconnu officiellement par une instance au niveau académique que nous avons un besoin criant de moyens humains de vie scolaire. Plus que jamais, il apparaît inacceptable qu’un collège de 1800 élèves dispose de 2 CPE et de 11 Assistants d’Education (AED) en équivalents temps plein. Pour cette raison, le personnel du collège reste mobilisé et déterminé à obtenir ces moyens le plus rapidement possible. »
Travail de médiation avec les cadis
Le droit de retrait qui doit s’exercer lors de « danger grave et imminent », matérialisé selon le personnel par les fortes tensions entre bandes, n’a plus lieu d’être, dès lors qu’il n’y a plus d’élèves. Pour la suite, des garanties de sécurisation du brevet ont été apportées lors du CHSCT par le chef d’établissement. » Le personnel du collège a donc décidé de lever le droit de retrait.
Ils évoquent le travail de médiation entrepris durant ces dix jours, qui « auront permis une mise en action collective entre professeurs et personnels de la vie scolaire autour de ce thème des violences. Un travail positif et constructif a été mis en œuvre avec les cadis et les familles. De plus, en collaboration avec la MJC de Vahibé et la médiathèque de Passamainty, des révisions pour le brevet ont été programmées hors de nos murs. »
Le personnel conclut en annonçant une pétition à l’initiative des parents d’élèves à destination de attirer l’attention de M. Blanquer, le nouveau ministre de l’Education nationale, sur « les inégalités des conditions d’instruction » : « La dotation annuelle par élève du second degré n’est à Mayotte que de 4322 euros contre 7930 euros en métropole.
Les parents d’élèves demandent à M. Blanquer de prendre instamment les mesures nécessaires à la sanctuarisation des établissements scolaires de l’île ainsi que toutes mesures pouvant conduire, dès que possible, à un meilleur enseignement. À savoir : plus de professeurs, plus de personnels qualifiés encadrants (CPE, surveillants, médiateurs, assistantes sociales, infirmières) et moins d’élèves par classe. » Emmanuel Macron visait un effectif de 12…
A.P-L.
Le Journal de Mayotte