Si les grévistes se réjouissaient de la médiatisation nationale de leur grève, médiatisation liée en réalité aux violences commises par des bandes à Doujani, les images qui défilaient en boucle ont eu un effet désastreux sur l’image de Mayotte.
Le comité départemental du tourisme par la voix de son 1er vice président Harouna Attoumani, a tenté de mobiliser les professionnels du secteur pour un bilan : « Ça n’est pas facile, ils sont tous en train de travailler », déclare l’élu pour justifier que trois seulement aient répondu présents.
Et pourtant, selon l’enquête qu’il a menée, l’impact est éloquent : si le taux moyen d’annulation se monte à seulement 10%, il varie énormément d’une structure à l’autre. « Il est de 40% à l’hôtel Le Rocher et de 60% au Caribou, contre 18% au Trévani. Habituellement réservés pour tourisme d’affaires, ils ont été frappé de plein fouet par les annulations, les professionnels n’ayant pas réussi à confirmer leurs rendez-vous », explique Harouna Attoumani.
Opérations de récupération des touristes sur les plages
Du côté des opérateurs d’observation de dauphins, ça n’est guère mieux, comme l’explique Denis Fabre de Lagon Aventure : « J’ai eu 70 annulations en 15 jours, dont des cinéastes qui devaient venir filmer un documentaire pour France Ô. Et malgré nos efforts pour récupérer les gens sur les plages du sud. Certains n’arrivaient pas à atteindre Musical plage. En plus à marée basse, c’était impossible, il nous faudrait des pontons. »
Et les reports ne sont pas toujours possible, « vu notre faible capacité d’hébergements, il ne faudrait pas que tout le monde arrive en même temps en août ».
L’objectif de fédérer et de lister les reproches, est d’interpeller les partenaires du CDTM, l’Etat et le conseil départemental : « Ils doivent réfléchir à une réponse comme l’a fait La Réunion lorsqu’ils ont eu le risque requin. »
Plan de relance ou de sécurisation ?
En 2011 on se souvient qu’un plan de relance avait été mis sur pied, « il avait permis de débloquer 420.000 euros Etat et 120.000 euros du département, pour recruter des brigades vertes de surveillance et de sécurité sur les plage. »
Le problème des visas touristique a été abordé et il a été décidé de saisir à nouveau les parlementaires dès leur retour.
En conclusion, il a été décidé d’attendre le retour des conseillers départementaux pour étudier avec eux les propositions adéquates à la situation.
On n’en attend évidemment aucun miracle, puisqu’il faut avant tout juguler cette insécurité et s’occuper de notre jeunesse. Début mai, un conseil d’administration sera réuni pour valider un plan d’actions.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte