Thierry Galarme, président du Medef Mayotte, reprend un lettre adressée au préfet le 13 octobre 2015, lors du premier préavis de grève de l’intersyndicale. La transposition intégrale et immédiate du code du travail y figurait déjà en bonne place, « le MEDEF Mayotte est ouvert au dialogue social à condition que celui-ci ne se déroule plus sous la menace de la rue, sous la pression de manifestations aux quelles se greffent des délinquants extérieurs aux manifestants et étrangers à leurs revendications, troublant l’ordre public et menaçant la sécurité publique »
Si le patron des patrons mahorais dit approuver les revendications de l’intersyndicale, c’est surtout pour demander en échange une zone franche fiscale totale pour une durée de 5 ans, « qui sera aussi un facteur d’attractivité aussi bien pour les investisseurs , les médecins , les acteurs économiques prêts à développer Mayotte : investisseurs extérieurs, investisseurs locaux, jeunes créateurs d’entreprises natifs de notre île de plus en plus dynamiques. »
Revenant au conflit en cours, menés par des syndicalistes « le plus souvent du secteur public », il dénonce des barrages qui portent atteinte à la liberté de circuler des marchandises et des personnes, « et dans les cas les plus graves à des médicaments et produits de santé mettant en danger la vie de nos concitoyens. » Le Medef demande donc la levée des barrages, autant aux syndicalistes qu’aux forces de l’ordre, « d’autant que les événements de ce week-end démontrent comment la violence se banalise sur cette toile de fonds. »
L’économie prise en otage
Un Medef qui se pose déjà en juge au cas où le gouvernement répondrait favorablement à l’intersyndicale en nommant un médiateur, « à la condition que l’intersyndicale lève les barrages. »
Le ton monte au fil du communiqué pour dénoncer une grève non pas interprofessionnelle, « mais une grève de la fonction publique prenant l’économie mahoraise, les salariés mahorais du secteur privé et la population mahoraise en otage. » S’il avance le chiffre de 1% de grévistes dans le secteur privé, ils dénombre 300 salariés empêchés de rejoindre leur poste de travail », et avance que « chaque jour nos entreprises cumulent plusieurs centaines de milliers d’euros de pertes de chiffres d’affaires », et que « les entreprises de production sont incapables de produire et ravitailler l’ile aussi bien en produits frais, qu’en produits de construction. Qui fournira du travail à nos salariés si devons nous devons fermer nos entreprises ou licencier une part importante de nos salariés ? Le Conseil Départemental ? Les Mairies ? Les Administrations ? »
Le Medef tire le signal d’alarme sur des milliers d’emplois menacés par des entreprises « qui subissent de lourdes pertes », et dont il a donné les chiffre à la préfecture ce lundi.
« Nous demandons que tous les acteurs entendent raison et prennent leurs responsabilités en cette période grave où Mayotte peut basculer dans le chaos ou repartir dans le sens de son développement économique. »
A.P-L.
Le Journal de Mayotte