C’est une assemblée hétéroclite, constituée à la fois de médecins, de syndicalistes, de chefs d’entreprise, de comptables, que ce Conseil économique, social et environnemental. Justement, des professionnels qui débattent sur les sujets économiques et de société, qui régissent la vie du département, et qui se retrouvaient autour de leur président pour les vœux.
Des vœux en petit comité en compagnie des élus du conseil départemental, c’était la volonté du Conseil économique, social et environnemental de Mayotte (CESEM). Un partage d’autant plus nécessaire que ce sont les élus du département qui sont susceptibles de le saisir avant chaque assemblée plénière, pour connaître ses avis sur les différents rapports qui régissent la vie du département. Il joue ainsi parfois le rôle de garde-fou en matière de surveillance du budget.
Et il y a matière à se réjouir, encourage Abdou Soimadou Dahalani, le président du CESEM, qui précise que dans l’élaboration des 33 avis, « on a pu noter une véritable volonté des élus départementaux de s’entourer des conseils parfois « avisés » des membres représentant la société civile organisée. Peut-être un signe, pour la première fois depuis la création du CESEM, nous pouvons nous réjouir qu’un vice-président en exercice soit venu débattre de ses rapports devant notre Assemblée avant leur examen. »
Education et problèmes sanitaires
L’assemblée constitué des « forces vives » du territoire, doit aussi servir d’agitateur d’idées, comme le prouvent les thématiques de réflexion nouvelles : « Quel modèle de gouvernance pour une coopération « gagnant-gagnant » entre Mayotte et les pays de la région ? La question du désenclavement des territoires à Mayotte, L’agriculture comme levier de développement endogène, ou Les conditions de réussite scolaire et éducative à Mayotte »… « Des réflexions devant aboutir pour le 2ème trimestre 2016 », précise le CESEM.
Qui appelle à départementaliser au sein du conseil départemental, « le fonctionnement, le pilotage et les pratiques administratives au sein du Conseil départemental ».
Au cœur de ces vœux, la création de la section « Veille et prospective », présidée par le radiologue Kamel Messaoudi, qui traitera pendant ses deux ans de mandature, de deux axes prioritaires à Mayotte : l’Education et les Problèmes sanitaires. Y siègent également Nathalie Costantini, la vice-recteur, Mouhoutar Salim, Ingénieur sanitaire, Naïla Boura M’colo, directrice de la Chambre d’agriculture, et Djamel Mekkaoui, chef du service INSEE.
Participer aux propositions demandées par Manuel Valls
Les travaux des commissions seront naturellement tournés vers l’extérieur, notamment à La Réunion, notamment sur les sujets de l’agriculture et de la coopération, « des leviers importants du développement de Mayotte. »
En écho, encore une fois le rapport de la Cour des Comptes « qui ouvre de réelles opportunités, en posant les problèmes du territoire, leur cause et en donnant des orientations pour corriger les insuffisances observées ». Le CESEM se dit fortement mobilisé pour apporter sa contribution aux propositions attendues par le Premier Ministre pour une traduction budgétaire dans le cadre de la loi des finances 2017.
Point intéressant, l’assemblée prévoit une démarche d’évaluation des politiques publiques, dont le bilan est présenté annuellement par le préfet, puisque « la loi ouvre cette compétence aux CESER confirmant par là un mode de gouvernance à généraliser dans les collectivités. »
A force de cogiter sans toujours se faire entendre, le CESEM était résolu à publier ses écrits : c’est Shiwara qui les porte depuis quelques semaines, et le deuxième numéro vient d’être envoyé sur toutes les bonnes boites mail.
Un support sur lequel avait travaillé le syndicaliste Kamiloudine Djanfar, 2ème vice-président du CESEM, et disparu prématurément le 18 juin 2015.
Les vœux se terminaient sur l’espoir d’aborder toutes ces questions lors d’un séminaire inter-assemblée, « annoncé par le président (Soihbahadine Ramadani) lors de ses vœux. »
A.P-L.
Le Journal de Mayotte