La présidente de l’IEDOM, Florence Mar Picart, a tout d’abord rappelé le rôle de banque centrale dévolue à l’institut dont les missions tournent autour de 4 axes principaux : la stratégie économique, l’analyse monétaire et financière, les services à l’économie et à la société, et enfin le suivi économique des territoires ultramarins. Ainsi en 2024, le taux de pauvreté dans le 101e département s’établissait à 42%. A titre de comparaison il était de 8,1% en France pour 2023. Le taux de chômage était quant à lui de 34%, alors qu’il tournait autour de 7-8% en France hexagonale.
L’analyse de l’économie mahoraise et les actions de sensibilisation

L’IEDOM produit des données économiques et financières et réalise des études économiques afin d’éclairer les pouvoirs publics, les acteurs économiques et la population. En 2024, les différentes crises qu’a traversée l’économie mahoraise et les enjeux structurels du territoire ont été documentés par 15 publications, contre 14 en 2023. Par ailleurs, l’institut a procédé à 36 actions « de place ou interviews ». Parmi elles on peut citer 8 sessions de formation à l’authentification des billets, mais aussi plusieurs ateliers thématiques (comment gérer un budget – comment éviter les arnaques, etc.). L’année dernière, l’IEDOM a ainsi sensibilisé 268 personnes aux problématiques liées à l’argent. Concernant les autres actions, il s’agit notamment de la Semaine de l’éducation financière ; les Journées nationales d’actions contre l’illettrisme ; ou encore la participation au jury du Prix de l’Excellence Économique.
L’IEDOM, au service de l’analyse monétaire et de la stabilité financière
Pas moins de 28 millions de billets ont été prélevés à Mayotte rien que pour l’année 2024 en vue d’être contrôlés et authentifiés. « Cela fait partie également de nos missions de contrôler l’authenticité, la qualité des billets et des pièces qui circulent sur ce territoire, car nous sommes également un organisme d’émission monétaire », indique la directrice.
L’IEDOM participe également à la mission de stabilité financière à travers son rôle d’observateur de l’activité bancaire des établissements de crédit. Il joue en quelques sortes un rôle d’animateur. À ce titre, il suit l’évolution des statistiques monétaires et rencontre régulièrement les établissements de la place (présents sur le territoire de Mayotte). « Les statistiques monétaires concernent tout ce qui a trait à l’activité bancaire (dépôts, crédits, créances…). En fonction des données transmises par les établissements nous leur restituons ensuite les statistiques afin d’établir une moyenne de certains taux pratiqués et ainsi leur donner leur rang dans tel ou tel secteur de crédits (immobilier, consommation, …) », explique Daoulab Ali Charif, responsable du pôle des services à l’économie au sein de l’IEDOM.
Accompagner les chefs d’entreprise et les porteurs de projets

L’institut accompagne les entreprises à travers différents dispositifs, notamment la médiation du crédit et le correspondant TPE (Très petite entreprise) qui ont permis d’accompagner 14 chefs d’entreprises ou porteurs de projets durant l’année passée. L’IEDOM est également en charge de la cotation des entreprises. Ainsi, en 2024, 343 entreprises mahoraises ont été cotées et 50 entretiens de cotation ont été menés avec les dirigeants des entreprises. A noter que seules les entreprises dont le chiffre d’affaires était égal au supérieur à 750.000 euros ont bénéficié de cette cotation. « C’est une note de solvabilité, de fiabilité que nous leur attribuons », précise la Florence Mar Picart. En outre, ce seuil de 750.000 euros a été augmenté à compter de cette année 2025 pour passer directement à 1.250.000 euros. « Cela est dû à l’inflation…le seuil n’avait quasi pas bougé depuis les années 1980’, mais il est certain que nous aurons vraisemblablement plus de 300 entreprises cotées pour cette année », estime Daoulab Ali Charif.
L’IEDOM assure aussi la prévention et le traitement du surendettement, avec 61 dossiers déposés dont 51 recevables en 2024. De plus, en 2024, il y a eu 128 désignations concernant la procédure du droit au compte. « En cas de litige avec votre banque sur la fermeture d’un compte vous pouvez aller voir l’IEDOM qui désignera un établissement pour que vous puissiez un ouvrir un. D’un point de vue législatif il n’y a que deux critères obligatoires pour ouvrir un compte : qui vous êtes (pièce d’identité). Et où vous habitez (justificatif de domicile) », assure Daoulab Ali Charif.
Enfin, l’institut permet également l’accès aux informations sur les incidents de paiement (991 consultations de fichiers sur l’année 2024) et répond aux demandes d’information sur la réglementation en matière de produits et services bancaires et d’assurance.