Un premier cas de chikungunya importé détecté à Mayotte

Un premier cas de chikungunya importé, suite à un séjour à La Réunion, a été détecté à Mayotte, nécessitant l'application de mesures urgentes de lutte anti-vectorielle.

Un premier cas de chikungunya importé a été détecté à Mayotte ce mercredi 5 mars, annonce l’Agence Régionale de Santé (ARS) de Mayotte. Il concerne une habitante de Mamoudzou, récemment revenue d’un séjour à La Réunion, où l’épidémie de chikungunya sévit depuis l’été dernier. La patiente, qui présentait les symptômes caractéristiques de la maladie, a été rapidement prise en charge par les autorités sanitaires. Immédiatement après l’identification du cas, une opération de lutte anti-vectorielle a été lancée autour de son domicile afin de localiser et détruire les gîtes larvaires de moustiques, vecteurs du virus.

Une épidémie en cours à La Réunion

Depuis le 23 août 2024, l’épidémie de chikungunya, qui frappe La Réunion continue de se propager. À ce jour, 3.390 cas ont été recensés sur l’île. D’ailleurs, une accélération des infections a été observée ces trois dernières semaines. Bien que l’épidémie ait au départ évolué lentement, elle connaît désormais une nette accélération. Les autorités sanitaires de Mayotte, conscientes du risque lié à la proximité géographique avec La Réunion, avaient anticipé cette situation. En décembre 2024, elles avaient activé le niveau 1B du plan ORSEC, en prévision d’une éventuelle introduction du virus sur le territoire. Ce premier cas, bien que grave, est un cas importé. À ce stade, aucun cas autochtone de chikungunya n’a été signalé jusqu’à ce jour à Mayotte.

Mesures immédiates et prévention renforcée

Pour gérer ce premier cas importé, des agents de l’ARS ont été dépêchés sur le terrain pour effectuer des recherches de gîtes larvaires autour du domicile de la patiente. Des mesures de désinfection et de sensibilisation des habitants ont été mises en place. L’objectif est de limiter la propagation du virus, en ciblant particulièrement les zones potentiellement infestées par les moustiques. Les autorités sanitaires ont par ailleurs pris soin d’informer les professionnels de santé et les services d’urgence locaux afin de garantir une prise en charge rapide de toute nouvelle suspicion de chikungunya.

Les voyageurs appelés à la vigilance 

Face à cette situation épidémiologique à La Réunion, l’ARS de Mayotte lance un appel à la vigilance à l’attention de l’ensemble des voyageurs des deux îles. Afin de limiter la propagation de la maladie, plusieurs mesures de prévention sont vivement recommandées comme :

  • Se protéger des piqûres de moustiques pendant toute la durée du séjour et dans les jours suivant le retour, pour éviter de transmettre la maladie en cas d’infection.
  • En cas d’apparition de symptômes tels que fièvre, douleurs articulaires ou éruptions cutanées, il est conseillé de consulter un médecin dans les plus brefs délais et de lui signaler le séjour à La Réunion.
  • Continuer à se protéger des piqûres de moustiques pendant au moins une semaine après l’apparition des symptômes, pour éviter de contaminer son entourage.

Mathilde Hangard

Partagez l'article :

Subscribe

spot_imgspot_img

Les plus lus

More like this
Related

Le Parlement adopte définitivement le projet de loi de refondation de Mayotte

Le texte, qui prévoit un investissement de quatre milliards d’euros sur six ans, vise à accompagner la transformation économique, sociale et institutionnelle du territoire.

« Je suis un pur produit du CHM et de Mayotte » : à la tête des soins, Samianti Kalame Soilihe défend la formation...

Directrice des soins au Centre hospitalier de Mayotte, Samianti Kalame Soilihe incarne un parcours professionnel rare, bâti localement. Dans un territoire confronté à de fortes contraintes sanitaires, elle mise sur la formation pour renforcer un système encore fragile.

Projet de loi refondation : « le bilan est globalement positif », estime Saïd Omar Oili

Au lendemain de l’adoption par l’Assemblée nationale du projet de loi de programmation pour la refondation de Mayotte, le Sénat a lui aussi été favorable au texte à 228 voix contre 16, ce mercredi 10 juillet, il doit désormais être promulgué par le président de la République. Dans une déclaration générale, le sénateur Saïd Omar Oili à fait part de sa position sur le texte.