Pour ce second déplacement à Mayotte depuis sa nomination rue Oudinot, Manuel Valls aura parcouru l’île quasi de long en large. Dans le Sud et le Centre jeudi, il a passé la moitié de son temps dans le Nord vendredi afin de parler (un peu) santé où il a indiqué que des travaux étaient en cours pour la réouverture des dispensaires de Sada et de Koungou (endommagés pour le cyclone), mais aussi la fin de l’hôpital de campagne ESCRIM d’ici le 10 février, vu que le CHM a retrouvé ses capacités. Le ministre a surtout voulu voir l’ISDND de Dzoumogné chargé de gérer des centaines de tonnes de déchets chaque jour.
350 tonnes de déchets ménagers à gérer quotidiennement depuis le passage de Chido
Après une brève explication du rôle des quais de transferts, des casiers, des bassins de récupération de l’eau des déchets, ou encore du schéma du centre d’enfouissement par le directeur des agences Suez à Mayotte, le ministre a pu se rendre compte de l’ampleur du travail mené et ce qu’il reste encore à faire. « Avant le passage de Chido on était à 250 tonnes de déchets par jour et maintenant nous en sommes à 350 tonnes », a expliqué Houssamoudine Abdallah, président du Sidevam 976. Au-delà de ce chiffre on apprend également que près de 10.000 tonnes de déchets sont en attente de traitement, 4.000 tonnes de déchets ménagers quotidiens et 6.000 de plus engendrées par le passage du cyclone. « Ils seront évacués au plus tard d’ici la fin du mois de février », a assuré le ministre des Outre-mer.
De plus, entre 200 et 250 tonnes de ferraille sont compactées chaque jour sur le territoire et « 1.500 tonnes ont déjà été envoyées en Inde, leur lieu de traitement », a complété le président du Sidevam. Les matières dites dangereuses ou les batteries sont envoyées elles en métropole. Ainsi, le plan en 3 phases mis en place par les autorités arrive bientôt dans sa dernière étape, car après avoir dégagé dans un premier temps les voies d’accès et de circulation, il a fallu ensuite, dans un deuxième temps, regrouper les déchets au sein de zones tampons, avant qu’ils ne soient, in fine, expédiés pour traitement et recyclage, ce qui prend en général plusieurs mois.
Concernant le bois et les déchets verts, l’ONF serait en train d’évaluer les dégâts…mais il est question d’en faire du compost et du terreau et même pourquoi pas créer une chaine de pellets (ndlr, granulés de bois servant notamment de combustible) et produire de l’énergie issue de la biomasse. « On avance…c’est un travail colossal que nous avons devant nous. L’État va continuer d’accompagner les projets et sera au rendez-vous pour le bien-être des Mahorais », a déclaré le ministre.
Enfin, au sortir de sa réunion avec le président du Conseil départemental en fin de journée vendredi, Manuel Valls a indiqué que plus d’un milliard d’euros étaient engagés dans le projet de loi de finances 2025 pour la reconstruction de Mayotte. Il a par ailleurs assuré qu’il reviendra à Mayotte dans les deux mois qui viennent et que « l’élan est donné, mais je sais qu’il y a encore beaucoup à faire notamment sur l’eau, l’économie, l’immigration illégale, les bidonvilles, etc. ». Il s’est dit satisfait du travail accompli en prenant pour exemple la rentrée scolaire, « elle est difficile, certes, mais elle a eu lieu ! », avant de conclure que : « On ne lâchera pas Mayotte ».
B.J.