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Mamoudzou
mercredi 22 janvier 2025

Chido : CERES sécurise les voies de navigation au milieu des épaves

Le front de mer de Mamoudzou ressemble à un cimetière marin. Tout autour de l’île, les navires ont cassé leurs amarres sous la force des vents, et ont coulé. Pour sécuriser la navigation, l’entreprise CERES a été désignée pour les répertorier.

Avec ses vents de 220km/h, Chido a tout balayé à terre comme en mer. Un état des lieux sur le lagon est en cours, mais on sait qu’environ 140 à 150 bateaux sont soit échoués, soit en grande majorité, coulés. Dans un premier temps, il faut évaluer les dégâts laissés par le cyclone. Pour cela, le commandant du port, Thierry Verneuil, et le directeur Omar Simba, ont mandaté l’entreprise manchoise CERES, spécialisée dans trois grands domaines maritimes : l’étude océanographique, les recherches et renflouements d’épaves, et l’expertise maritime et sous-marine.

Un cimetière marin tout autour du lagon

CERES est déjà intervenue à plusieurs reprises à Mayotte, notamment au port de Longoni pour évaluer l’état des quais, et pour la CADEMA sur l’abri de pêche de Mtsapéré, nous leur avions d’ailleurs consacré un article. Une antenne a d’ailleurs été créée à Mayotte, dont le représentant, Guillaume Launey, nous explique la mission en cours : « Il faut actuellement dégager les voies de navigation pour les navires de commerce et les barges, nous avons donc comme mission de repérer tout ce qui pourrait y faire obstacle. De très nombreux bateaux ont été coulés, des navires professionnels, des voiliers, etc., ainsi que des objets divers. »

Un sonar et un sondeur embarqués

Dans un premier temps il s’agissait de sécuriser les accès au port de commerce pour permettre aux navires d’emprunter le chenal sans risque, puis d’accoster afin de garantir le pont maritime et décharger les aides alimentaires et matériels nécessaires à la reconstruction de l’île. « Pour cela, nous avons plusieurs équipements hydrographiques embarqués. Un sonar latéral qui permet une vision à longue portée et ainsi de repérer les épaves, et un sondeur multifaisceaux qui élabore une cartographie en 3D des fonds marins. »

Guillaume Launey (à droite, aux côté de Marie Grisel et d’un représentant du SHOM

Des données partagées avec le SHOM (Service hydrographique et océanographique de la Marine), opérateur public qui produit les informations de géographie maritime.

Toute épave ou objet détectés est signalé au SHOM qui centralise les données, « il avertit le commandant du port qui décide de leur devenir ». Il faut ensuite faire une « plongée d’identification », dont l’opérateur n’a pas encore été désigné.

La directrice de CERES, Marie Sciboz, doit arriver à Mayotte ce jeudi, pour rencontrer les élus et les autorités locales afin de déterminer la nature de l’aide que CERES pourra apporter à la reconstruction de la partie maritime de l’archipel. « Elle travaillera à la mise en place de l’implantation de CERES à Mayotte », nous rapporte l’ancien directeur de l’entreprise qui lui a laissé les manettes.

Anne Perzo-Lafond

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