Après la traditionnelle séquence de remise de médailles dont celle de la gendarmerie nationale étoile de bronze pour acte de bravoure à un gendarme du PSIG (ndlr, peloton de surveillance et d’intervention de la Gendarmerie) de Koungou, le général Barth a personnellement décoré le chien Jarode, de l’équipe cynophile de la gendarmerie de Pamandzi, de la médaille de la défense nationale. Passé ce petit laïus, le numéro 1 de la gendarmerie de Mayotte a ensuite intronisé le capitaine Arnaud Couric en présence du général de corps d’armée, Lionel Lavergne, commandant de la gendarmerie d’Outre-mer, et du préfet François-Xavier Bieuville. « C’est une chose rare à notre époque de voir la création d’une nouvelle compagnie de gendarmerie. Au cours de ma carrière j’en ai plus souvent vu disparaître (…) Vous devenez ainsi le tout premier commandant de la seconde compagnie de gendarmerie départementale de Mayotte, après celle de Koungou créée en 2020 », a ainsi déclaré le général Barth au capitaine Couric.
Après la création de la brigade de Tsingoni il y a 3 mois et une nouvelle qui va voir le jour à Dzoumogné d’ici un an, le capitaine Couric a désormais sous son commandement la brigade de Sada (créée en 1974), celle de Mzouazia (1989) et celle de Dembéni (2020). « La création de cette nouvelle compagnie de gendarmerie à Dembéni va permettre une déconcentration du commandement et un rapprochement vers la population », a ajouté le général Barth. Puis il a rappelé les missions essentielles et les exigences auxquelles le capitaine Couric est désormais astreint : maintenir l’ordre afin de protéger la population ; animer la police judiciaire et administrative afin de diminuer les troubles à l’ordre public et lutter contre l’immigration clandestine ; et enfin être au service et au contact de la population et des élus.
La paix civile comme priorité
Le préfet de Mayotte a salué cette nomination du capitaine Couric à la tête de la seconde compagnie de gendarmerie de Mayotte. « La création de cette nouvelle compagnie est un atout supplémentaire pour le territoire, cela va permettre de marquer davantage le terrain (…) A Mayotte les attentes sont grandes tant du point de vue de la sécurité publique, de l’ordre public mais aussi et surtout de la paix civile ». Puis François-Xavier Bieuville s’est lancé dans une anaphore en s’adressant au capitaine Couric : « La paix civile, c’est pouvoir sortir de la mosquée le soir sans être agressé. La paix civile, c’est pouvoir emmener ses enfants le matin à l’école sans être caillassé. La paix civile, c’est pouvoir faire un voulé sur la plage avec ses amis et passer de bons moments sans craintes. La paix civile est nécessaire à Mayotte, c’est un élément essentiel ». Le préfet s’est ensuite félicité de la baisse de la délinquance dans notre île depuis maintenant 7 mois. « La délinquance a baissé de 5%, c’est historique on n’avait pas vu cela depuis 12 ans ! Nous allons continuer à casser les reins des réseaux », a-t-il insisté.
Un jeune capitaine à la tête de la 2e compagnie de gendarmerie de Mayotte
Âgé de seulement 30 ans, le capitaine Arnaud Couric a néanmoins de l’expérience. Ancien élève de la prestigieuse École spéciale militaire de Saint-Cyr, il a ensuite poursuivi sa formation en intégrant l’École des officiers de la gendarmerie nationale à Melun, en région parisienne, pendant un an. À sa sortie, il a commandé une communauté de brigades en Haute-Garonne, près de Toulouse. Après cette expérience, il a été nommé commandant en second de la compagnie de gendarmerie de Gaillac (Tarn), et ce pendant 3 ans. Suite à cela, il vient donc d’être installé officiellement dans ses fonctions de commandant de la compagnie de gendarmerie de Dembéni. « Je voulais servir en Outre-mer… j’avais demandé tous les territoires d’Outre-mer. Je suis satisfait d’être ici à Mayotte, je pense que mes expériences passées m’ont apporté des outils pour commander une compagnie sur ce territoire ».
Même s’il est arrivé il y a seulement un mois dans l’île, le capitaine Couric a pu se rendre compte des enjeux liés à la sécurité et à la délinquance. « C’est la première fois que je viens à Mayotte, je prends encore mes marques (…) Dans mes fonctions précédentes j’ai été confronté à des affaires de violences urbaines, de stup’, de gestion de l’ordre public ou encore de manifestations. Mais il est vrai qu’ici j’ai été surpris par la forte activité d’une délinquance de masse, par son intensité, et les violences crapuleuses », avoue-t-il. Le capitaine Couric pourra compter sur la cinquantaine d’hommes sous son commandement pour mener à bien ses missions. « C’est une compagnie qui va monter progressivement en puissance… À terme il y aura une brigade de recherche afin de démanteler les réseaux et un PSIG pour les interpellations ».
B.J.