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jeudi 16 janvier 2025

Tribunal judiciaire : Une automobiliste percute accidentellement une fillette de 7 ans

C’est le genre d’histoire dont les conséquences sont à la fois dramatiques pour la victime et sa famille mais aussi pour le mis en cause. D’aucuns appellent ça des faits de vie, d’autres des drames de la vie. Dans les accidents mortels involontaires l’accusé est souvent tout autant meurtri que la famille de la ou des victimes.

C’est ce qui est arrivé le 7 septembre 2022 en Petite-Terre, alors qu’une femme rentrait de son travail. Sur les coups de 10 heures du matin elle a involontairement et tragiquement percuté une petite fille de 7 ans. Bilan : la fillette est décédée dix jours plus tard, « du fait de ses blessures causées par cet accident », au grand désespoir des deux parties. La cause de cet accident serait due à « une maladresse, une imprudence, de la négligence, le manque d’attention et l’absence de maitrise du véhicule », selon la justice. La personne mise en cause était ainsi devant le tribunal correctionnel pour « homicide involontaire par conducteur de véhicule terrestre à moteur ».

Un accident aux conséquences désastreuses pour les deux parties

Le tribunal jugeait ce mardi une conductrice ayant percuté une fillette

Revenons sur ce qu’il s’est passé le 7 septembre 2022 au matin. L’accusée rentrait de son travail, en Petite-Terre, au volant de sa voiture et a percuté une fillette âgée de 7 ans vers la station Total. L’enfant était alors sur le bas-côté gauche de la route avec sa nourrice et rien ne laissait présager le drame qui se profilait et le fait que la fillette allait traverser brusquement la route au moment du passage de la voiture. « L’enfant a couru sur la voiture, je n’ai pas eu le temps de freiner, explique l’accusée. Je l’ai tapée. Il est arrivé soudainement, je ne l’ai pas vu traverser. Je ne roulais pas vite, à environ 50 Km/h. Dès que je l’ai percutée, je me suis garée sur le côté ».

C’est ce que confirme les résultats de l’enquête car il n’y a pas eu de trace de freinage et selon les témoins qui ont assisté à la scène, la voiture roulait à une vitesse normale, même en dessous de celle autorisée à cet endroit qui est de 70km/h. Les dépistages se sont révélés négatifs aussi bien pour l’alcool que pour les stupéfiants. Quant à son casier judiciaire, ce dernier était vierge. La question qui se pose alors est : Pourquoi la fillette a soudainement lâché la main de sa nourrice et s’est mise à traverser la route ? Nous n’aurons jamais la réponse…

La mère de la fillette n’a pas eu la force de s’exprimer devant le tribunal lors de l’audience

Dans cette histoire, la mise en cause a été très affectée par cet accident, elle s’est tout de suite mise à la disposition de la famille, a pris des nouvelles de la fillette quand elle était à l’hôpital et s’est même rendue à son enterrement. Il est difficile de juger quelqu’un et de le condamner dans ce genre de situation. C’est tout le défi de la justice : être sévère mais juste et de condamner à la hauteur de faits et des éléments de l’enquête. L’avocat de la mère de la victime, maître Abdel-Lattuf Ibrahim a pris la parole à la place de sa cliente bouleversée, qui avait du mal à s’exprimer. Il a ainsi parlé d’un « événement tragique, d’un changement de vie. Voir un enfant qui perd la vie est ce qu’il y a de plus difficile. C’est terrible ». Tout en expliquant que « le but n’est pas d’accabler la conductrice mais de comprendre ce qu’il s’est passé, avoir des explications ».

Le substitut du procureur, Max Goldminc, a parlé de « négligence », « d’imprudence », mais en reconnaissant que la petite fille était difficile à voir vu l’endroit où l’accident a eu lieu… Il a par ailleurs constaté que la mise en cause « ne s’était pas défilée, n’avait pas fui et comptait assumer ses responsabilités ». Il a ainsi requis 6 mois de prison avec sursis. L’avocat de la défense, maître Zoubert, n’a pas nié les faits commis, il a simplement fait valoir que la fillette était, de par sa taille, plus basse que la voiture et que sa cliente ne pouvait pas la voir et encore moins anticiper ce qu’elle allait faire. « C’est la victime, la petite fille, qui a traversé la route et est venue sur la voiture et non l’inverse », a-t-il plaidé, tout en insistant sur le fait que sa cliente a été très affectée par ce drame et qu’elle l’est encore.

Après avoir délibéré, le tribunal a reconnu la conductrice coupable des faits reprochés et l’a condamnée à 6 mois de prison avec sursis, assortis du retrait de son permis de conduire.

B.J.

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