27.8 C
Mamoudzou
mercredi 22 janvier 2025

Anchya Bamana demande à Marie Guévenoux de s’emparer du sujet des mineurs isolés à Mayotte

Dans un courrier adressé à la nouvelle ministre déléguée aux Outre-mer, Anchya Bamana, ancienne Maire de Sada et présidente de Maore Solidaire, fait part de son inquiétude concernant la crise sociale que connait notre île depuis maintenant trop longtemps, mais elle s’alarme aussi du sort des nombreux mineurs isolés présents sur le territoire.

Il y a quasi un an jour pour jour qu’Anchya Bamana adressait un courrier au ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, pour l’alerter sur la situation chaotique que vivaient les Mahorais, notamment sur la liberté de circuler, les agressions, les caillassages, … « Sur cette question de l’insécurité, Monsieur le Ministre, les Mahorais n’ont pas le sentiment que leur quotidien change. Les actes de délinquance continuent de sévir sur nos routes. Dans l’Opération Wuambushu que vous annoncez, les Mahorais espèrent une réelle volonté politique de l’Etat pour amorcer un nouveau virage sur la politique migratoire pour désengorger l’ile. Les Mahorais soutiennent votre démarche », écrivait-elle.

La première saison de Wuambushu n’a pas convaincu

Aussi, force est de constater que depuis un an la situation n’a guère évolué ou sinon en pire, en dépit de la mise en place de l’opération Wuambushu qui comptabilisait un peu plus de 700 cases détruites début janvier au lieu des 1.000 voulues et annoncées par le ministre de l’Intérieur. « Les Mahorais revivent une énième crise sociale en 2024 pour des questions liées à l’insécurité et aux conséquences de l’immigration illégale sur notre département », indique Anchya Bamana dans une lettre adressée à Marie Guévenoux en date du 24 fevrier dernier.

Marie Guévenoux, Mayotte
Marie Guévenoux lors de sa visite à Mayotte

Elle souhaite attirer l’attention de la ministre déléguée aux Outre-mer sur la question des mineurs isolés présents sur le territoire, dont un rapport intitulé « Mission inter-inspections Evaluation de la prise en charge des mineurs à Mayotte », a été publié en janvier 2022 et dans lequel il est écrit notamment que « plus de 6.600 mineurs en risque majeur de désocialisation (sont présents à Mayotte), faute de prise en charge familiale et institutionnelle ». Et de conclure que « Malgré la création de dispositifs ad hoc, la prise en charge d’un nombre important de mineurs non accompagnés demeure très difficile en l’absence d’intégration de Mayotte au mécanisme de régulation nationale ».

C’est un sujet ô combien sensible… Aussi, Anchya Bamana voudrait qu’il soit abordé dans le cadre des travaux en cours sur le Projet de loi Mayotte « Nous pensons, Madame la ministre, qu’au-delà des questions liées à l’acquisition de la nationalité française pour ces jeunes nés sur le territoire, évoquées dans ce rapport et lors de votre dernière visite à Mayotte, nous vous demandons d’attacher la plus grande importance au traitement de ce sujet aux conséquences difficiles pour Mayotte.

Il en est de même pour les jeunes dits « ni ni » (ni régularisables ni expulsables) qui, à notre sens, doivent être évalués en vue de trouver une solution concertée les concernant avec les élus du territoire. En effet, d’un côté l’Etat contraint les maires à scolariser les enfants arrivés illégalement sur le territoire (mesure de droit commun), de l’autre ces jeunes devenus adultes sont contraints de rester sur place après leur baccalauréat (mesure dérogatoire). Ces incohérences n’ont que trop duré ! ».

La rédaction

Partagez l'article:

Société

NEWSLETTER

Recevez gratuitement les articles

du Journal De Mayotte

Nous ne vous enverrons jamais de spam ni ne partagerons votre adresse électronique.
Consultez notre [link]politique de confidentialité[/link].

Les plus lus

Articles similaires
Similaire

« On nous refuse tout ! « , le cri d’alerte des professionnels de santé libéraux de Mayotte

Un mois après le passage du cyclone Chido, les professionnels de santé libéraux dénoncent des conditions de travail "toujours intenables".

L’utilité des rapports parlementaires sur la gestion des risques naturels en Outre-mer

Le 27 mai 2024, il y a donc 8 mois, la commission d’enquête sur la gestion des risques naturels majeurs dans les territoires d’outre-mer de l’Assemblée rendait son rapport. Idem pour la Délégation sénatoriale aux Outre-mer. Des feuilles de route sur les écueils à éviter et les préconisations à suivre. Avec en préalable, l’installation d’un radar météo.

Justice : un an d’emprisonnement avec sursis pour « un stagiaire du vol »

Le tribunal judiciaire de Mamoudzou retrouve petit à petit son rythme habituel après Chido. Ce mardi, un jeune homme de 22 ans a été jugé pour vol et tentatives de vols pour des faits qui se sont déroulés entre 2022 et 2024. Le sang du prévenu avait été retrouvé à La Poste, l’Association pour le Droit à l’Initiative Economique (ADIE) et la bibliothèque de Dzoumogné.

À Mayotte, les prix des billets d’avion s’envolent…

Lors du passage du cyclone, l’aéroport a été ravagé, provoquant l’isolement aérien de l’île pendant plusieurs jours. La reprise des vols commerciaux le 1er janvier a permis à des familles séparées pendant le cyclone de progressivement se retrouver. Malgré cela, certains habitants tardent toujours à rejoindre l’archipel, en raison de la cherté des billets d’avion.
WP Twitter Auto Publish Powered By : XYZScripts.com