Il y a quasi un an jour pour jour qu’Anchya Bamana adressait un courrier au ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, pour l’alerter sur la situation chaotique que vivaient les Mahorais, notamment sur la liberté de circuler, les agressions, les caillassages, … « Sur cette question de l’insécurité, Monsieur le Ministre, les Mahorais n’ont pas le sentiment que leur quotidien change. Les actes de délinquance continuent de sévir sur nos routes. Dans l’Opération Wuambushu que vous annoncez, les Mahorais espèrent une réelle volonté politique de l’Etat pour amorcer un nouveau virage sur la politique migratoire pour désengorger l’ile. Les Mahorais soutiennent votre démarche », écrivait-elle.
La première saison de Wuambushu n’a pas convaincu
Aussi, force est de constater que depuis un an la situation n’a guère évolué ou sinon en pire, en dépit de la mise en place de l’opération Wuambushu qui comptabilisait un peu plus de 700 cases détruites début janvier au lieu des 1.000 voulues et annoncées par le ministre de l’Intérieur. « Les Mahorais revivent une énième crise sociale en 2024 pour des questions liées à l’insécurité et aux conséquences de l’immigration illégale sur notre département », indique Anchya Bamana dans une lettre adressée à Marie Guévenoux en date du 24 fevrier dernier.
Elle souhaite attirer l’attention de la ministre déléguée aux Outre-mer sur la question des mineurs isolés présents sur le territoire, dont un rapport intitulé « Mission inter-inspections Evaluation de la prise en charge des mineurs à Mayotte », a été publié en janvier 2022 et dans lequel il est écrit notamment que « plus de 6.600 mineurs en risque majeur de désocialisation (sont présents à Mayotte), faute de prise en charge familiale et institutionnelle ». Et de conclure que « Malgré la création de dispositifs ad hoc, la prise en charge d’un nombre important de mineurs non accompagnés demeure très difficile en l’absence d’intégration de Mayotte au mécanisme de régulation nationale ».
C’est un sujet ô combien sensible… Aussi, Anchya Bamana voudrait qu’il soit abordé dans le cadre des travaux en cours sur le Projet de loi Mayotte « Nous pensons, Madame la ministre, qu’au-delà des questions liées à l’acquisition de la nationalité française pour ces jeunes nés sur le territoire, évoquées dans ce rapport et lors de votre dernière visite à Mayotte, nous vous demandons d’attacher la plus grande importance au traitement de ce sujet aux conséquences difficiles pour Mayotte.
Il en est de même pour les jeunes dits « ni ni » (ni régularisables ni expulsables) qui, à notre sens, doivent être évalués en vue de trouver une solution concertée les concernant avec les élus du territoire. En effet, d’un côté l’Etat contraint les maires à scolariser les enfants arrivés illégalement sur le territoire (mesure de droit commun), de l’autre ces jeunes devenus adultes sont contraints de rester sur place après leur baccalauréat (mesure dérogatoire). Ces incohérences n’ont que trop duré ! ».
La rédaction