Le point épidémique de SPF de la semaine dernière, la 46ème de l’année, traduit le passage en phase post-épidémique pour la gastroentérite aiguë, un niveau élevé de cas de grippe, et une augmentation la circulation du Covid 19, en lien avec l’arrivée d’un nouveau sous-variant, le XBB 1,5.
Il est noté une augmentation des tests-PCR positifs à Sars-Cov-2 depuis plusieurs semaines. « Le nombre de cas est très largement sous-estimé du fait d’un recours important à des méthodes diagnostics autres (auto-tests, tests antigéniques). Les remontées terrain du réseau de pharmacie sentinelles font état d’une augmentation du nombre de tests réalisés en officine avec des taux de positivité élevés, confirmant une circulation élevée du virus sur le territoire. » L’augmentation de la circulation du virus depuis fin octobre après plusieurs mois de très faible circulation, a permis d’enregistrer 35 cas positifs, donc sous-évalués, dont trois cas graves admis en réanimation ces deux dernières semaines.
Une situation épidémique non alarmante en soi, mais qu’il faut mettre en perspective de deux facteurs potentiellement aggravant : les pénuries d’eau et de soignants.
Pénuries d’eau et de soignants
« La rupture potentielle d’approvisionnement en eau expose la population à des risques sanitaires du fait du recours à une eau impropre à la consommation lors de la remise en eau ou à des eaux de surface contaminées durant les coupures pour l’alimentation et l’hygiène, de l’hydratation insuffisante, de la baisse du niveau d’hygiène de base (lavage de mains), du défaut d’assainissement et de l’impossibilité d’évacuer les excrétas, des réservoirs de stockage d’eau impropres à l’alimentation ou susceptibles de constituer des gites larvaires pour les moustiques, vecteurs d’arboviroses. Tout cela représente une menace sanitaire importante pour la population mahoraise qui, pour une majorité d’entre elle, est en situation de grande précarité », relève SPF.
Étonnamment, et alors que cette situation sanitaire dégradée perdure depuis plusieurs mois, SPF enregistre moins de maladies hydriques que l’année dernière : « Depuis le début de l’année 2023, 13 cas de fièvre typhoïde ont été déclarés contre 123 en 2022 », quant à l’Hépatite A, 20 cas ont été déclarés depuis le début de l’année 2023 contre 30 cas sur l’année 2022.
À cette pénurie d’eau, et aux épidémies de GEA et de grippe en cours, s’ajoutent des problèmes d’accès aux soins liés à un faible effectif des soignants ayant nécessité au cours des dernières semaines la mise en place d’une régulation des passages aux urgences par le centre 15. « L’impact potentiel de cette situation sur l’accès aux soins sera analysé avec les données disponibles ».
À noter que depuis la fin du mois de mai, le niveau 2 du plan blanc est activé avec réorientation des cas les moins graves vers la médecine de ville ou les centres médicaux de références et, par période, appel du 15 avant de se présenter aux urgences. Le plan blanc a été maintenu fin septembre.
A.P-L.