La 2ème prison est toujours dans les tuyaux, selon le préfet : « Le Garde des Sceaux vient de m’informer que les crédits pour les établissements nécessaire à Mayotte sont débloqués », rapportait Thierry Suquet dans son discours lors de l’inauguration du Pôle d’échange multimodal de Caribus à Passamainty.
Nous lui avons demandé des précisions : « Cela concerne la 2ème prison et le quartier de semi-liberté, la cité judiciaire et le Centre éducatif fermé. Ils sont inscrits à la programmation budgétaire. »
Plusieurs conditions néanmoins à leur réalisation. Tout d’abord, la libération du foncier est indispensable, « J’ai demandé au préfet d’actionner tous les leviers de l’Etat, pour que l’on trouve un terrain afin que l’on puisse construire un nouvel établissement pénitentiaire », avait indiqué le ministre. Pas question de laisser passer les crédits pour cette 2ème prison faute d’emprise foncière.
Il nous a été répondu que plusieurs sites avaient été identifiés, mais rien a encore été signé. « Une visite de l’Agence Publique pour l’Immobilier de la Justice est en préparation. »
Voir plus grand que l’actuelle prison
Ensuite, la taille doit intégrer le contexte, et cela aussi Eric Dupond-Moretti l’avait identifié en évoquant la surpopulation carcérale : « Le problème ici ce n’est pas vétusté des locaux, ils sont récents, livrés en 2015-2016, mais on n’a pas envisagé l’avenir, on pensait sans doute que l’on serait tranquilles pour 20 ans mais l’augmentation de la délinquance avec une démographie que vous connaissez fait qu’on a vu trop court ». De fait, la surpopulation carcérale atteignant actuellement 200%, il faut construire plus qu’à l’identique sous peine d’être aussitôt « embolisés ».
D’autre part, le quartier des mineurs de 30 places est rarement plein à Majikavo en raison du profil de la délinquance majoritairement juvénile qui colle mieux au Centre Éducatif Fermé de 12 places, celui-ci reste donc d’actualité. Enfin le ministre avait appelé de ses vœux la mise en place d’un quartier de semi-liberté, « qui permet également de lutter plus efficacement contre la récidive ». La semi–liberté est une mesure d’aménagement de peine de prison qui permet de préparer la réinsertion d’une personne condamnée. Son efficacité est donc subordonnée aux moyens notamment humains que l’on va mettre pour accompagner le détenu.
Enfin, la cité judiciaire est également dans le package du ministre. Qui ne devrait a priori pas souffrir de problème de foncier puisque le terrain occupé actuellement par la subdivision territoriale de la DEAL à Kawéni a été bloqué à cet effet.
Le financement d’une 2ème prison est donc une bonne nouvelle, mais sous condition quant à sa réalisation.
A.P-L.