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Mamoudzou

Servir pour sauver et potabiliser ! 

Lancement officiel confirmé et installation de l’unité mobile de potabilisation, par les 40 militaires de la Sécurité civile du Détachement traitement de l’eau (DTE), sous les yeux du préfet réserviste Gilles Cantal. 

Fraîchement arrivés des varoises contrées, le détachement des sapeurs de l’Unité d’instruction et d’intervention de la Sécurité civile de Brignoles (Uiisc7), spécialisé dans l’hydrique production d’urgence vouée à la consommation, a donc mis son savoir technique à exécution quasi immédiate, au niveau de la station d’épuration de Coconi, l’occasion pour le préfet chargé de mission Eau d’introduire ce dispositif auprès de la presse.

(de g. à d.) Le lieutenant-colonel Lemaire du Rsma, le préfet de l’Eau G.Cantal et le commandant Luc, chef du Détachement Traitement de l’Eau (DTE)

Études, action, anticipation 

Après avoir analysé et expertisé bien en amont 4 sites, tenant compte justement des conditions globales, aussi liées au rendement/débit potentiellement exploitable sur du court-moyen terme, c’est donc ce site — à proximité de la rivière de Coconi (Mro Oua Coconi), à même les installations externes de la station d’épuration du même nom — qui a été choisi pour mettre en place tout ce dispositif transitoire mais surtout, anticipatoire.

Ce système de traitement et potabilisation de l’eau des ForMiSC DTE a été dernièrement utilisé pour une mission au Tchad, en décembre 2022

Ironique appellation s’il en est, au regard de la crise actuelle que l’on connait mais tout de même louable visant, pour une fois, à se prémunir de tout problème technique et/ou interruption prolongée de la fourniture d’eau. Inchallah, nous voilà sauvés ! Pas tout à fait… En fait cette nouvelle et fraiche cuvée, rapidement produite, régulièrement traitée et recyclée, n’a pas vocation à être injectée dans le réseau de distribution classique mais se voue plutôt à être stockée dans une approche préventive pour une distribution, si nécessaire et au besoin, en des sites définis comme sensibles. Personnes vulnérables, établissements publiques ciblés, centre hospitalier; en somme, l’État met implicitement toutes les chances de son côté pour protéger le territoire mahorais d’une potentielle et collatérale crise sanitaire majeure, liée à cette raréfaction de l’eau, en attendant le retour des premières pluies tant espérées qui devraient se manifester d’ici environ 2 mois (croisons les doigts).

Citerne souple qui stocke l’eau filtrée, traitée et chlorée d’une capacité de 10 000 litres

Vision globale

Composé de 4 machines, d’une capacité unitaire de filtration de 50 m3/jour, le module global offre donc une production journalière pouvant atteindre les 200 m3 (sous réserve d’une eau brute suffisante tant dans la qualité que la quantité). Après avoir été pompée à même le ruisseau, l’eau passera par divers sasses et process de filtrations de plus en plus opaques, tel un effet entonnoir allant même jusqu’à un écartement de 0,001 micron, avant d’être chlorée et régulièrement contrôlée en une zone de stockage où sont positionnées 9 citernes souples hygiéniquement agréées, pour une capacité totale de 90 m3. Et après ? C’est là où l’approche mobile prend le relai. Actuellement et stratégiquement parqués au sein du Rsma de Combani, 15 containers cuves d’une capacité de 26 m3 chacun peuvent être transportés à tout moment (7j/7, 24h/24), par des camions prévus à cet effet, en vue d’être disposé(s) en des lieux sensibles où l’accès à l’eau serait impossible pour x ou y raison. En somme, une sorte de plan Orsec pour des robinets justement à sec ! Même si l’appellation en tant que telle n’est pas officiellement formulée, on peut tout de même penser que l’initiative a pour but de se prémunir d’une intensive crise qui ruisselle de plus en plus en ce sens…

Analysée par l’ARS, une semaine avant l’arrivée des équipes ForMISC, l’étude de la composition de cette eau de rivière de Coconi, et notamment de ses polluants présents, a permis de savoir en amont quels types de filtres seraient utilisés pour le traitement de cette dernière. Ici le système de pompage mis en place.

Effectués ce jour par les services de l’ARS présents, en amont et aval du dispositif de filtration et traitement des eaux, les résultats envoyés en un laboratoire agréé devraient être connus d’ici le mardi 25 septembre prochain, afin de confirmer et valider le protocole de distribution de cette eau à destination de la population mahoraise.

Les équipes militaires et de l’ARS s’affairent aux tests et prélèvements

Le taux de chlore injecté ayant une limitation sanitaire imposée valable 48h, l’eau qui se voudrait par la suite re-traitée et/ou utilisée par l’unité des sapeurs-sauveteurs pour leur protocole de désinfection et autres manoeuvres. Un second dispositif de ce type ? Nous avons bien entendu posé la question à Gilles Cantal : « C’est une piste que nous avons évoquée ce matin même lors de notre réunion de travail sur l’évolution de la ressource. Nous sommes dans cette démarche d’anticipation. Si d’ici fin octobre nous nous trouvons dans les difficultés d’ores et déjà envisagées, avec toutes les observations que nous apportons au quotidien, oui bien entendu, il pourra en être cas sachant de surcroit l’indiscutable réactivité de la mise en place de tout cela pour laquelle nous pouvons saluer l’engagement des forces armées sur notre territoire ».

MLG

 

NB : « Servir pour sauver » est la devise des sapeurs-sauveteurs de l’U.I.I.S.C.7

Ces bacs/bassins tampon d’une capacité de 5 000 litres sont la première étape process, après pompage, visant à décanter et éclaircir l’eau en laissant tomber en leur fond les éléments les plus lourds. Après 1/4h cette même eau peut déjà partir en filtration
Mise en place effectuée dès ce lundi 18 septembre et en phase test
Différents filtres à chaque étape de filtration de l’eau
Sous les ordres du commandant Luc, ce type d’unité mobile de potabilisation rapide de l’eau douce peut être déployé partout en France mais également à l’étranger, des suites d’une catastrophe naturelle. Ainsi, les sapeurs DTE de l’U.I.I.S.C.7 de Brignoles ont déjà étaient amenés à se rendre en mission d’urgence en Haïti, au Tchad, en Indonésie ou encore au Pakistan

 

 

 

 

 

 

Le dispositif est déployé à même le site de la station d’épuration de Coconi, en fond, les bassins de stockages
Stockage d’une partie du matériel

 

 

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