29.8 C
Mamoudzou
vendredi 17 janvier 2025

Portrait de deux lauréates du concours international Castor informatique 

Pas besoin d’être fort en maths, mais il fallait quand même agiter ses neurones pour participer à ce concours international où Mayotte s’est bien classée. Nous avons rencontré les deux lauréates de leur niveau en 3ème, Nissya Mahamoud en binôme avec Inshia Goulamany. Deux porte-drapeaux de l’avenir de leur île.

Faisant appel à la déduction et à la logique, le concours Castor Informatique a été créé en Lituanie en 2004 et est désormais organisé dans 50 pays dont la France depuis 2011. Le concours s’est déroulé du 7 novembre au 18 décembre 2021, et a vu la participation de 671.020 élèves pour 3.642 établissements sur le plan national, et plus de 4 millions d’élèves en comptant tous les pays. Le Collège Halidi Sélémani de M’Gombani y a participé et s’est remarquablement bien classé.

Les élèves des collèges et des lycées peuvent s’y inscrire quelque soit leur niveau et leur filière, en répondant à 12 questions interactives, qui comportent chacune 4 niveaux de difficulté croissante. Le jeune Siyam Youssouf, est arrivé 27ème sur
107.000 participants au niveau national pour le niveau 6ème. « Tout le monde pouvait y participer, il n’était pas nécessaire d’être bon en maths, il faut juste être bon en logique », glisse Nissya Mahamoud, qui était en binôme avec Inshia Goulamany. Elles ont terminé 131ème sur 39.805 candidats de leur niveau.

Nous avons rencontré ces deux têtes de classe de la 3ème Madrid du collège de M’gombani, pour en savoir plus sur leur personnalité.

Un des tests de logique et de programmation

Présentez-vous. De quel village êtes vous toutes les deux, dans quel secteur vos parents travaillent-ils ? Et quel a été votre parcours scolaire en primaire ?

Inshia Goulamaly, 15 ans : Je suis de Mtsapéré, ma mère est femme au foyer et mon papa tient une quincaillerie. J’ai une grande sœur à l’université à La Réunion et un petit frère. J’ai été scolarisée à l’école Couleurs d’épices, puis aux Roussettes avant de venir au collège de M’gombani.

Nissya Mahamoud, 14 ans : Je suis de Kavani, ma mère est secrétaire en pédiatrie et mon père travaille à la pharmacie centrale. J’ai deux frères et une sœur, et j’ai été à l’école privée les Frimousses à Kavani sud.

Quelle est votre matière préférée et pourquoi ?

Nissya Mahamoud : J’aime toutes les matières, mais surtout SVT, Sciences et Vie de la Terre, parce qu’on découvre tout ce qui a trait à la vie, aux humains et aux être vivants en général. Par exemple, en TP, on a disséqué un morceau de cerveau humain, de personnes qui donnent leur corps à la science, on voyait les cellules, c’était incroyable. Ce qui me plait, c’est la découverte.

Inshia Goulamaly : Moi c’est les maths ! Parce que c’est facile, logique, il n’y a rien à apprendre par cœur. Les tables de multiplications, ou les théorèmes, ça entre dans la tête tout seul, c’est comme un jeu.

Ce concours, c’était compliqué ?

Remise des prix ce lundi

Inshia Goulamaly : Il y avait 4 étoiles de niveau, et il fallait tout faire en 45 minutes. La première était facile, mais la 4ème, plus compliquée. Par exemple, il y avait des boites face au Castor, qui ne devait se rendre que dans les claires, en laissant les foncé, tout en suivant un parcours. Il fallait bien réfléchir.

Nissya Mahamoud : Moi je veux dire que ce concours, tout le monde peut y participer. Personnellement, je n’aime pas les maths, mais il n’y a pas besoin d’être fort en maths, il faut juste être logique, et je vous assure, c’était facile.

Quelles sont vos passions et vous projetez-vous déjà sur un métier dans l’avenir ?

Inshia Goulamaly : J’aime lire avant tout. C’est le livre « Cœur délice » qui m’a incité à la lecture, et après, les Harry Potter que j’ai dévoré. J’adore aussi jouer aux jeux de société. Plus tard, je veux enseigner les maths, ici ou à La Réunion.

Nissya Mahamoud : Ma passion, c’est le foot. J’aime beaucoup jouer en équipe, et ça me vide la tête. Plus tard, je veux être sage-femme, et à Mayotte. Il y a trop de problèmes ici, il faut du soutien et rester pour y travailler, c’est important.

Ensemble : Nous participons aussi aux activités proposées par le collège les mercredis après-midi, surtout en « éloquence », et une participation à une extension au lycée Bamana où nous devons donner notre avis. Mais il y a aussi, Théâtre, jeux de société, sports, etc.

Les deux copines, déléguées de classe toutes les deux, repartent à leur cours de musique, non sans avoir lâché, « le brevet, ça va arriver vite, et ça nous inquiète beaucoup ! »

Une petite cérémonie de remise des prix s’est déroulée ce lundi pour les 12 élèves lauréats qui ont reçu chacun un livre offert par la Bouquinerie de Passamainty. C’était aussi l’occasion pour 15 élèves de l’Unité pédagogique pour élèves allophones arrivants (UPE2A) de proposer un spectacle de danse, et de lire chacun une phrase d’un poème.

Propos recueillis par Anne Perzo-Lafond

Partagez l'article:

Société

NEWSLETTER

Recevez gratuitement les articles

du Journal De Mayotte

Nous ne vous enverrons jamais de spam ni ne partagerons votre adresse électronique.
Consultez notre [link]politique de confidentialité[/link].

Les plus lus

Articles similaires
Similaire

Rayons vides : les marchandises bloquées au port

Alors que les toits endommagés ne se comptent plus à Mayotte, au port de Longoni, ce sont les grues qui font l’actu. Pas seulement, puisque les tarifications inappropriées sur le stationnement des containers non manutentionnés font monter les transitaires au créneau.

Post-Chido : Les maires veulent être associés à la gestion des dons de la Fondation de France

Depuis le passage de Chido, la Fondation de France a récolté près de 40 millions d’euros de dons qu’elle compte distribuer à 18 associations présentes à Mayotte. Les élus de Mayotte ne voient pas cela forcément d’un bon œil et se sentent mis à l’écart.

Des bandes venues en force pour agresser et saccager à Passamainty

S’il y a eu une arrestation d’une dizaine de jeunes, ils sont plus d’une cinquantaine à avoir terrorisé la population et blessé des policiers ces trois derniers jours. Des agressions qui continuent ce jeudi.

La Ville de Mamoudzou ouvre une enquête en ligne pour évaluer les dégâts du cyclone

Une enquête en ligne a été ouvert par la Mairie de Mamoudzou pour recenser les dommages causés par le passage du cyclone Chido le 14 décembre dernier. 
WP Twitter Auto Publish Powered By : XYZScripts.com