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Kayamba ouvre des perspectives de scènes aux artistes et donne rendez-vous au public le 11 juin

L’association Kayamba est née en 2017 avec comme principal objectif d’organiser un festival artistique et musical sur l’île de Mayotte, en réunissant des artistes de l’île, de la région océan Indien et de l’international. À travers le festival, il s’agit de sensibiliser, démocratiser et ouvrir au grand public et aux artistes les connexions entre musiques électroniques et musiques traditionnelles, et la pratique des arts visuels/urbains.

Deux éditions de Kayamba ont pu avoir lieu en 2018 et 2019 avant la crise Covid. Faisant prochainement partie d’un réseau de festivals dans l’océan Indien mené par les Électropicales, l’Indian Ocean Hub, les organisateurs sont confrontés à une problématique bien identifiée : faute de professionnalisation du secteur artistique à Mayotte, aucun local n’a répondu présent dans le secteur des musiques amplifiées/électroniques, a controrio des territoires partenaires. Des artistes qui ont toujours « beaucoup de difficultés à diffuser leurs productions hors de l’île ».

Face à l’incertitude liée au contexte sanitaire et à l’absence de propositions de solutions concrètes du gouvernement pour les festivals, l’association a imaginé un projet de résidences artistiques dans le but d’assurer une continuité artistique avec le public et les artistes, et de poursuivre la dynamique et le travail entamés via le festival. Une série de quatre résidences est proposée comme une suite logique de la dernière édition du festival, lors de laquelle l’artiste de musique électro-australe Loya et le groupe de Chiconi Faya Red avaient collaboré avec succès pour créer et jouer un titre en live.

Les résidences Kayamba vont être des moments pour faire converger les initiatives et les acteurs et actrices du milieu artistique et culturel patrimonial de l’île et les mixer avec des expériences d’invités extérieurs. « La musique électronique s’avère être un outil formidable pouvant être vecteur d’un changement pour la sauvegarde des musiques traditionnelles de Mayotte, et inspirer la nouvelle génération d’artistes de l’île pour sortir des sentiers battus tout en se réappropriant leur culture. Les arts urbains pourraient également être largement utilisés à Mayotte afin que les futures générations puissent s’approprier et développer des codes propres au patrimoine de l’île », estiment les organisateurs.

Artistes comme public sont en manque de scène ©Nicolas Fresse

Ainsi, la première résidence, qui compte la ville de Chiconi et le Pôle culturel de Chirongui comme partenaires, aura lieu à Chiconi entre Blanc Manioc et le groupe Sarera du 5 au 12 juin :
– DJ, beatmaker, producteur musical, directeur de label, Dom Peter (Blanc Manioc) est un passionné et acteur au sein de la nouvelle scène des musiques électroniques africaines avec son groupe live Midnight Ravers et plus récemment son label Blanc Manioc. ll est depuis 1997 à l’initiative et le batteur originel de la formation High Tone, avec dix albums et plus de 1 500 concerts sur tous les continents
– Issu d’une fusion de deux groupes musicaux chiconiens, Petit Klan et Ragnaou Dzoby, le groupe Sarera est un fervent défenseur de l’identité musicale et culturelle mahoraise. La pratique du gaboussi, du dzendze, du m’kayamba et de percussions, accompagnant les chants kibushiphones, témoignent de la richesse de leur héritage.

Au programme, 32 heures de travail durant lesquelles ils vont collaborer afin de composer des morceaux aux sonorités électroniques qui intègrent les voix, rythmes et instruments de Mayotte. L’objectif à la fin de la résidence et de créer au moins trois morceaux, pouvant être joués en live. Deux restitutions sont donc prévues : l’une à la MJC de Chiconi devant un public de jeunes scolaires le vendredi 11 juin après-midi, l’autre au Pôle Culturel de Chirongui, gratuite et ouverte au public le vendredi 11 à 20h (places limitées*).

Sur le long terme, l’objectif est que ces titres produits sortent sous la forme d’EP (Extended Play, album composé de 4 ou 5 titres), avec des morceaux originaux et des remix, permettant une large diffusion. Il est également envisagé que ces collaborations se poursuivent dans le temps, et que les artistes puissent être déployés sur les festivals de la région à travers le réseau Indian Ocean Hub. Enfin, à terme, ces différentes sorties numériques et physiques pourraient avoir lieu sur un label qui serait porté par l’association.

Ce projet de quatre résidences artistiques (les trois autres sont programmées en septembre et octobre 2021) est cofinancé par l’Union Européenne (Fond FEADER) via le programme LEADER porté par le GAL Ouest Grand Sud, et les ministères de la culture et de l’outre-mer via le programme FEAC porté par la DAC de Mayotte.

*Réservation obligatoire et uniquement par téléphone au 06 39 68 51 00, ouverture des portes à partir de 19h et début du « concert » à partir 20h. Cette restitution se fera selon le protocole sanitaire en vigueur : format assis, avec distanciation, port du masque et gel hydroalcoolique à l’entrée obligatoires.

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