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L'Union maritime "crie ses doutes et sa colère" face à la situation aggravée par le silence de l'Etat

Norbert Martinez lors de Assises de l'Industrie qu'il avait organisées
Norbert Martinez, président de l’UMM

L’Union Maritime de Mayotte (UMM) regroupe les principaux acteurs de la place portuaire de Longoni. Dans un communiqué, son président Norbert Martinez rappelle les difficultés du monde économique de l’île, « 20 jours sans mouvement social en 2017 », tout en critiquant « le silence incompréhensible au plus haut niveau de l’état ».

« Le bilan au 31 décembre 2017 faisait état d’environ 20 jours sans mouvement social à Mayotte. Près de 340 jours de grognes diverses avec blocages des axes de circulation, entre la saga du port, les mécontentements des enseignants, des personnels soignants, de sociétés, d’élèves,… sur une seule année ! Quel département métropolitain supporterait cela ? Quelle entreprise ne songerait pas à baisser le rideau ? La population, ainsi que les entreprises, sont les victimes de cette situation unique qui aurait dû être perçue par nos représentants, comme indicateur d’un mouvement à venir plus large et moins contrôlable. Erreur ou manque de jugement ! Des signaux précurseurs avaient déjà émaillé notre quotidien les années précédentes et bien avant 2011. A de multiples occasions les différentes catégories sociales et professionnelles ont appelé l’attention des pouvoirs publics sur les difficultés de leur quotidien et sur leurs appréhensions quant à l’avenir.

Malheureusement, persuadés d’être investis d’une mission divine, nos représentants ont écouté mais pas entendus ces appels au secours. Ces appels au secours des mahorais, des entrepreneurs, des étudiants, des syndicats, du personnel soignant, des enseignants, des forces de l’ordre… A chaque visite d’un ministre ou d’un candidat à mission divine, les mahorais ont pris espoir et préparé des accueils avec chants, danses, colliers de fleurs et embrassades, laissant au visiteur le sentiment d’avoir gagné l’écoute et la confiance. Aujourd’hui, convaincus de ne pas avoir été entendus, désagréablement touchés par l’impression d’avoir été trompés, les mahorais, toutes tendances, toutes professions, toutes origines et toutes convictions confondues ont troqué chants, danses, colliers et embrassades, contre des cris de colère, des barrages, des prières et des pleurs.

Par des barrages multiples, l’économie est totalement paralysée. Les répercussions sur l’emploi, l’éducation et sur la santé générale de l’île, y compris sous l’angle « sanitaire » (cf les tas d’ordures qui s’amoncellent ici et là) pour l’instant difficilement quantifiables, seront dramatiques et le silence incompréhensible au plus haut niveau de l’état n’engage pas à l’optimisme. A l’image des autres représentations, l’Union Maritime de Mayotte crie ses doutes et sa colère. Elle veut cependant garder espoir en une prise de conscience rapide de l’Etat. Il en va de l’avenir de Mayotte, de ses entreprises, de ses enfants, mais aussi de l’image d’un pays tout entier qui bien souvent se veut donneur de leçons. »

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