« En 2015, une équipe venue de Mayotte, remportait l’une des principales compétitions nationales de breakdance, au Battle Of The Year de Montpellier. J’étais au bord de la scène ce jour-là. Comment ces jeunes danseurs qui évoluaient pieds nus, venus de ce petit bout de France, au large de l’Afrique, avaient réalisé l’exploit de battre les plus grandes compagnies de danse hip-hop de métropole ?
Il se passait quelque chose là-bas… Quelque chose qui nous ramène aux racines du hip-hop que j’ai connu. Un retour aux bases et aux fondamentaux de ce mouvement culturel contestataire, où l’apprentissage des valeurs humaines est aussi important que la pratique artistique elle-même.
Cela fait 20 ans que je film le hip-hop, 20 ans que je suis là où ça bouge, où ça danse. Et Mayotte vit en ce moment sa révolution hip-hop. » Les propos sont tenus par Nadja Harek, réalisatrice franco-algérienne qui a entre autre reçu le grand prix du film documentaire de Tanger du Festival « Europe-Orient » pour son œuvre « Ma famille entre deux terres ».
Comme le rappelle l’association Hip Hop Évolution, il y a dix ans, le hip-hop à Mayotte n’existait pas, ou presque. « Aujourd’hui, dans une énergie qui rappelle les origines de cette culture en Occident, toute une jeunesse mahoraise se fédère, par milliers, autour de ce mouvement. »
Le Hip Hop, une démarche
Nadja Harek est allée à la rencontre des activistes de ce mouvement. Ils sont danseurs, grapheurs, musiciens, associatifs, et ils permettent à une jeunesse française et pourtant oubliée, de s’exprimer, de rêver. Le hip-hop se révèle être un moyen d’apprendre à croire en eux, à trouver place dans la société, à affirmer leurs rêves et leur identité. Ou pour le dire autrement : une manière de naître à eux-mêmes.
C’est tout cela que propose le film documentaire « Mayotte : Hip Hop (R)Evolution » de Nadja Harek, dimanche 2 juillet à 15h15 sur France Ô dans le cadre d’une journée consacrée à Mayotte.
Le documentaire « MAYOTTE HIP HOP (R)ÉVOLUTION » suit la préparation de l’unique festival hip-hop créé par Abdallah Haribou et son association Hip-hop Evolution. Nadja Harek va à la rencontre de Mohamed Belarbi triple champion du monde de break qui mène là-bas une initiative éducative originale. Elle retrouve le Breaker Assez et son crew LIL stylz en route pour un titre de champion de Mayotte. Elle suis la démarche de Kenji, jeune chorégraphe réunionnais qui apporte son savoir-faire dans le domaine de la création à de jeunes danseurs mahorais qui vont fouler pour la première fois les planche d’une scène. Nadja rencontre deux générations de rappeurs : Zed Cee Aka Mr Papier qui donne à entendre un rap engagé et contestataire et Enel qui incarne la nouvelle génération, en quête de reconnaissance. Grace à eux, Mayotte est devenue la capitale du hip hop dans l’Océan indien. (Bande annonce)
Les raisons de la réussite de l’opération « Objectif poulpes »
C’est du côté du lagon que les téléspectateurs sont invités à se rendre ce samedi, et pour la version mahoraise, dimanche. Ses prolifiques poulpes ne l’étaient plus tant, incitant le Parc Naturel Marin à proposer aux élus et aux habitants une sorte de jachère: la fermeture pendant 3 mois des platiers des plages de Mbouanatsa et Mzouazia à la pêche à pied.
Un succès à la réouverture, à découvrir ce samedi 10 juin en prime time à 19h30 sur Mayotte 1è. La version du film en shimaoré, racontée par Anli Bedja, sera diffusée le lendemain, dimanche 11 juin à 8h50. (Réalisation : Camille Lecat pour le Parc naturel marin de Mayotte et l’Agence française pour la biodiversité).
A travers des séquences tournées entre Mayotte et Madagascar, le film « Objectif poulpe » de 26mn retrace le parcours de Karani Andaza, agent du Parc et Zaoudjati Sidi, pêcheuse à pied de Mzouazia, dans toutes les étapes de la mise en place de ce projet de gestion durable communautaire, dont le succès a déjà séduit d’autres villages de l’île.