«Qui vous a dit de vous haïr vous même?» La phrase est de Malcom X, elle est citée par Dénètem Touam Bona, professeur de philosophie à Mayotte et l’auteur d’un essai philosophique et littéraire sur le marronnage («Fugitif, où cours-tu?», PUF 2016). Il signe «Mayotte : peau comorienne, masques français», une analyse de la crise des «décasés» publiée dans Jeune Afrique.
Il y est, entre autres, question du poids et du sens des mots, comme de celui de «Comorien», devenu pour l’auteur «un terme cancérigène, un synonyme d’«étranger» et donc de «délinquant»: on ne le prononce plus, on le crache, surtout sur les ondes! Et l’on s’étonne un jour de voir des milices sillonner nos rues et des pogroms se produire… Au shungu –une institution millénaire à l’origine des formes de sociabilité de l’archipel des Comores– a succédé une «politique de l’inimitié» dont Achille Mbembe, dans son dernier livre, dresse minutieusement le portrait», écrit-il.
Dans cette contribution, la lecture d’un intellectuel sur le moment que vit notre île, il livre aussi son analyse d’une «division du travail ‘civique’ (qui) se met donc en place à Mayotte, l’esquisse d’un ordre nouveau: à une fraction radicalisée de la population l’expulsion et le rabattage, à la gendarmerie l’encadrement (faire en sorte qu’il n’y ait pas d’affrontements), à la PAF (Police de l’air et des frontières) le contrôle des papiers et la rafle.
Que ce soit les défenseurs des «expulsés» (Cimade, Médecins du monde, Suluhu, etc.) ou les membres des «collectifs» (et les élus qui s’en font les complices), tout le monde s’accorde sur le fait que l’État laisse faire le sale travail par la population. Ce qui ne va pas sans un renforcement de l’idéologie rance et pathogène de l’«Identité nationale». (…) Vu son efficacité, il se pourrait que le micro-fascisme tropical qui se répand actuellement à Mayotte –cette communion entre une petite frange des «citoyens» et les forces de l’ordre dans la traque commune de l’«étranger»– fasse un jour retour en France métropolitaine…
Le texte de Dénètem Touam Bona est à lire par ici.
Prisonniers et vandalisme
Dans le presse de région ce mardi, La Réunion s’intéresse au renvoi du procès en comparution immédiate de 7 des 11 détenus impliqués dans la bagarre générale et les agressions contre des détenus à la prison de Domenjod. L’audience aura lieu le 4 juillet prochain.
En attendant, l’Ufap-Unsa, un syndicat pénitentiaire, avance l’idée de transférer des détenus provisoires de Saint-Denis vers Saint-Pierre et Mayotte, le temps que les travaux de sécurisation de la prison soient avancés.
A La Réunion également, «les caméras débarquent dans les temples», raconte le JIR et elles «ont déjà permis l’arrestation d’un voleur qui avait dérobé les yeux des divinités.» Ces yeux en or pouvent valoir jusqu’à 150 euros l’unité, précise le journal.
Après une série d’actes de vandalisme, la chapelle Front de mer de Sainte-Suzanne a décidé de s’équiper de videosurveillance. Il est ainsi devenu «le 1er temple sous vidéosurveillance de l’île», la conséquence «d’une évolution de la société n’épargnant plus le sacré selon les fidèles». Ces caméras seraient donc le moyen de laisser grandes ouvertes les portes des temples de La Réunion.
Cambriolage tragique, chantiers cosmiques
A Madagascar, deux braqueurs ont été abattus par les unités d’élite, annonce Midi Madagasikara.
La scène spectaculaire s’est joué dans un quartier de Tananarive. Une bande de malfaiteurs connue pour ses attaques à mains armées a affronté la police avec des armes à feu. Un 3e homme a réussi à prendre la fuite.
Dans la Grande Île, RFI s’interroge sur les causes des blocages des chantiers des aéroports d’Antananarivo et Nosy Be. Le consortium Aéroport de Paris (ADP), Bouygues, Colas Madagascar et la société financière Meridian a remporté un appel d’offre pour la rénovation des deux équipements il y a un an. Mais depuis la pose de la 1ère pierre, plus rien… enfin presque. Le pavillon présidentiel, les parkings des avions présidentiels et le parking des voitures qui attendent aussi les présidents, vont être effectivement réhabilités, sommet de la francophonie oblige.
Les trésors de l’océan
Enfin, «un oiseau rare et inhabituel repéré aux Seychelles par une étudiante», s’enthousiasme l’agence de presse seychelloise. Il s’agit d’une Rhynchée peinte, une espèce aux caractéristiques inhabituelles. La femelle est plus grande et a des plumes plus colorées que le mâle.
La Rhynchée peinte a été photographiée à Persévérance, une île artificielle à proximité de Mahé pour cette toute première observation dans l’archipel.
«Tous les oiseaux repérés dans les îles de l’océan Indien sont conservés par le «Seychelles Bird Records Committee» (SBRC), créé en 1992 pour confirmer l’identité des espèces migratrices aux Seychelles», explique l’agence.
RR
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