Depuis le passage du cyclone Chido le 14 décembre 2024, prendre la barge relève d’une épreuve entre un cyclone, une collision et plusieurs maintenances logistiques en cascade. Pendant le cyclone, près d’une barge sur deux a été endommagée. D’après le directeur des transports maritimes de Mayotte, Saïd Moussa Kassim, une seule barge serait fonctionnelle, soit une seule barge par heure et seulement en journée. « Nos barges ont été endommagées pendant le cyclone Chido, rendant leur amarrage particulièrement difficile », aurait-il déclaré. Le 7 janvier 2025, une violente collision avait lieu entre deux barges reliant Petite-Terre et Grande-Terre, faisant près de dix blessés.
Une navigation à l’aveugle
Le 20 juin 2024, alors qu’un exercice d’évacuation des passagers d’une barge était organisé par la Direction des transports maritimes, nous rappelions que les barges ne disposaient toujours pas de permis de navigation. Un comble pour ces navires qui ont vocation à transporter des milliers de passagers chaque jour, de jour comme de nuit, entre Grande-Terre et Petite-Terre. Dans ce contexte chaotique, alors que nous nous interrogions sur la question des responsabilités en cas d’accident en mer, le Département de Mayotte a déposé une offre de concession de service public pour « l’exploitation du service de transport maritime de passagers dans le territoire du département de Mayotte », dès le 31 décembre 2024. À défaut d’un cap clair, la Direction des transports maritimes serait-elle en train de céder sa barre ?
Mathilde Hangard