Tee-shirt gris sur les épaules, visage fermé et voix peu audible, un jeune homme de 22 ans a été jugé ce mardi 21 janvier au tribunal judiciaire de Mamoudzou pour 4 délits, dont un vol, deux tentatives de vols et la destruction d’un bien appartenant à autrui, commis à Dzoumogné entre novembre 2022 et février 2024.
Fin 2022, après avoir brisé la vitre du local de La Poste pour s’y introduire, un jeune homme se blesse à la main et laisse des traces de sang sur les murs avant de repartir bredouille. En octobre 2023 il pénètre dans le siège de l’Association pour le Droit à l’Initiative Économique (ADIE) et se blesse encore une fois à la main, son sang est retrouvé sur les lieux desquels un ordinateur, un réfrigérateur ainsi que trois chaises disparaissent. La voiture de l’association subit elle aussi d’importants dégâts. Enfin 4 mois plus tard, en février 2024, il se blesse à nouveau en cassant la vitre de la bibliothèque de Dzoumogné pour tenter de voler un ordinateur. A chaque fois son ADN est retrouvé sur place.
La Poste, l’ADIE et la bibliothèque, « l’ensemble de la collectivité touchée par les vols »
Pour les juges, la culpabilité du jeune homme, qui n’a pas d’avocat, ne fait aucun doute en raison de ces multiples preuves et les questions s’orientent donc vers la recherche d’éventuels complices, d’un certain réseau qui aurait poussé le voleur à agir. « Je ne sais pas quoi dire, je voulais voler pour avoir à manger, je n’ai pas d’argent ni de travail« , a-t-il rétorqué, au côté d’un interprète. Le prévenu a ensuite tenté de diminuer son implication dans les vols, en se donnant un rôle de guetteur, en expliquant ne pas avoir pris lui-même les objets volés, ou bien en indiquant rentrer dans les bâtiments « après les autres », ce que dément l’ADN retrouvé sur les vitres cassés, montrant au contraire qu’il a joué les premiers rôles. « Un vol ce n’est pas seulement celui qui a pris l’objet, c’est aussi ceux qui ont participé », a répondu la présidente du tribunal. Les juges ont également insisté sur les victimes : La Poste, l’ADIE ou encore la municipalité de Dzoumogné, soulignant que leur porter préjudice c’est toucher toute la collectivité dans son ensemble.
« C’est un stagiaire du vol, car sur chaque scène il a laissé des traces de sang après avoir brisé la vitre. Il n’y a pas de suspens, il est coupable, et après avoir nié les faits puis minimisé son rôle, il reste la question de la peine », a souligné le procureur qui a requis 12 mois d’emprisonnement contre le prévenu, sans casier judiciaire au moment des faits. Une peine de 1 an avec sursis simple qui sera retenue par les juges après délibération.
Le jeune homme qui n’a pas la nationalité française « risque d’être expulsé vers les Comores », selon la présidente, en attendant il est incarcéré au centre pénitentiaire de Majicavo, mis en cause dans une autre affaire pour préparation de participation à un crime avec association de malfaiteurs.
Victor Diwisch