Trop c’est trop ! À la suite d’un préavis de grève déposé la semaine dernière par le syndicat Sud Santé Sociaux, des personnels du CHM étaient en grève ce lundi dans un contexte, on le sait, assez difficile ces derniers temps. En effet, entre le manque de médecins de façon endémique au sein des urgences, ou encore la délocalisation du centre-15 de Mayotte géré par La Réunion, maintenant ce sont certains personnels de l’hôpital qui refusent de continuer de travailler dans des conditions indignes, à la fois pour eux mais aussi pour les patients et les usagers.
Un état général d’insalubrité
À en croire le secrétaire général du syndicat Sud Santé Sociaux Mayotte, Mouayad Madjidi, les conditions d’accueil et de travail sont devenues intolérables. « Nous sommes dans un contexte où les établissements sont de plus en plus insalubres avec des sanitaires qui ne fonctionnent pas, ni pour le personnel de l’hôpital, ni pour les patients, notamment au dispensaire de Dzoumogné, c’est inadmissible ! S’insurge le représentant syndical. Cela fait des mois que cela dure et rien n’a été fait. Que ce soit pour les agents ou les usagers, l’état des sanitaires et de certains équipements est inacceptable », poursuit-il.
Selon lui, dans certains dispensaires de l’île, les toilettes pour les femmes sont inaccessibles car trop insalubres. Quant aux toilettes pour hommes, « elles sont beaucoup trop dégradées, il y a des moisissures partout. Nous avons alerté la direction pour que des réparations soient faites et que des travaux soient entrepris ». En effet, d’après le secrétaire général du syndicat Sud Santé Sociaux Mayotte, des travaux avaient commencé la semaine dernière mais ce sont arrêtés brutalement. « Ils ont commencé à mettre de la peinture et à enlever le matériel défectueux en début de semaine dernière, puis mercredi plus rien. Ils ont mis en coup de peinture pour cacher la misère, ils ont enlevé des lavabos et des WC mais sans les remplacer. Idem pour le matériel cassé. Dans tous les services, les toilettes sont insalubres. Nous ne pouvons pas accueillir correctement les gens dans ces conditions, sans compter que notre qualité de vie au travail s’en trouve très dégradée… Pour l’instant, on nous a simplement dit qu’une réunion serait organisée avec le syndicat qui a déposé le préavis de grève afin de discuter », indique le secrétaire général. Aussi, quant à savoir pourquoi les travaux de peinture et de réfections des sanitaires se sont arrêtés brutalement, la direction aurait répondu au syndicat, que « le CHM est en déficit et que les travaux n’ont pas pu être terminés ».
Selon nos informations, des discussions avec la direction du CHM ont eu lieu ce lundi après-midi à Dzoumogné, où une représentation de la direction a pu rencontrer l’équipe et le représentant du syndicat Sud Santé Sociaux. À l’issue de cette réunion, le mouvement de grève est maintenu « tant que des réparations et des travaux n’auront pas été faits pour avoir des sanitaires fonctionnels pour les patients et les personnels », fait savoir le représentant syndical.
B.J.