La stratégie 2023-2027 pour les troubles du neurodéveloppement (TND) a pour ambition d’accélérer la dynamique d’inclusion scolaire commencée en 2018 et réaffirmée en avril 2023 à la conférence nationale du handicap par le Président de la République. Elle vise également à augmenter les accompagnements, notamment pour les élèves TDAH (trouble déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité), DYS (Troubles spécifiques du langage et des apprentissages), TDI (trouble du développement intellectuel), TSA (trouble du spectre de l’autisme).
Les TND concernent environ un français sur dix, avec un impact quotidien sur les apprentissages, la participation sociale, la qualité de vie des personnes et de leurs familles. Au total, des millions de Français sont concernés. Cette année, sur l’ensemble de la France, 62 nouvelles classes ou nouveaux dispositifs ouvrent pour les élèves à la rentrée 2024 : 20 en maternelle, 19 en élémentaire, 18 au collège, 5 au lycée. Ce sont ainsi près de 600 enfants supplémentaires qui vont faire leur rentrée dans la même école que leurs camarades. Pour ce qui concerne les élèves autistes, ils seront 47.000 à pouvoir être scolarisés en milieu ordinaire.
A Mayotte une nouvelle classe en école maternelle (UEMA) en plus des 3 existantes
Les unités d’enseignement maternelle autisme (UEMA) sont des unités d’enseignement rattachées à des établissements médicaux sociaux implantées dans des écoles maternelles pour proposer un cadre de scolarisation adapté à des élèves avec des troubles du spectre de l’autisme. Ces unités scolarisent des enfants de 3 à 6 ans. L’enseignant coordonnateur du dispositif est un enseignant titulaire du CAPPEI (Certificat d’Aptitude Professionnelle aux Pratiques de l’Éducation Inclusive). Les enseignants qui accompagnent ces élèves peuvent compter sur le soutien et les conseils d’un professeur ressource présent au niveau de l’académie.
Les troubles DYS ou troubles spécifiques du langage et des apprentissages
Les troubles spécifiques du langage et des apprentissages sont caractérisés par des dysfonctionnements dans le développement d‘une ou plusieurs fonctions comme le langage, la coordination motrice, l’attention, la perception, la mémoire, ou encore les fonctions visuo-spatiales.
« Ces troubles sont dits ‘spécifiques’ dans le sens où ils affectent une ou plusieurs des fonctions cognitives, mais pas l’ensemble du fonctionnement cognitif. Ils se distinguent ainsi de la déficience intellectuelle globale ou de l’autisme. Les personnes porteuses de ces troubles « Dys » présentent de forts risques en termes de décrochage et d’échec scolaire ainsi que de difficultés d’insertion professionnelle et sociale. Ces risques peuvent être atténués par un diagnostic aussi précoce que possible et par une prise en charge adaptée », indique la fédération française des Dys.
Selon la Fédération française des DYS, « En France on parle de 6 à 8% de troubles dys. On peut dire que 4 à 5 % des élèves d’une classe d’âge sont dyslexiques, 3% sont dyspraxiques, et 2% sont dysphasiques ». Cependant, aucune étude fiable n’a donné un chiffre des troubles DYS en France. Les enfants TND ont des besoins de prises en charge spécifique, notamment par des professionnels de santé, des enseignants, de leur famille « autour d’un projet partagé à dimension thérapeutique, éducative et pédagogique adapté à chaque situation ».
Ainsi, comme l’explique Etienne Pot délégué interministériel à la stratégie nationale pour les TND : « Tous les enfants ont leur place à l’école et tous les enfants peuvent progresser. Nous avons créé les conditions de ce progrès. Conditions que je veux encore améliorer en rendant plus lisibles les dispositifs pour les familles, en évaluant leur efficacité dans le temps et surtout en donnant aux enseignants et aux AESH (ndlr, accompagnants d’élèves en situation de handicap) la capacité de mieux accueillir et accompagner les enfants avec un trouble du neurodéveloppement : autisme, troubles DYS, TDAH ou TDI. Dans cette perspective, j’ai souhaité que les cinq centres d’excellence pour les TND en France participent à l’élaboration et la relecture des contenus de formations des enseignants et des AESH, sur les TND, en lien étroit avec l’Éducation nationale »