C’est donc lors de sa visite express à la Réunion, ce jeudi 17 aout 2023 que l’ex secrétaire d’Etat auprès du Premier ministre et porte-parole du Gouvernement, a donc lâché son »discret » pavé la mare depuis la région Nord-ouest de l’ile voisine; exactement en une école primaire de la commune de la Possession. Un pavé suscitant de virulentes réactions polémiques. En effet, faisant état des challenges démographiques dont la commune fait face, le ministre de l’Éducation a tout bonnement indiqué que l’école en question était « concernée par une immigration importante des personnes qui sont d’origine mahoraise ou comorienne qui sont scolarisées ici ». En somme, comment les habitants, originaires d’un autre département français voisin, peuvent-ils être assimilés à de l’immigration !?
Une ineptie qui n’est pas tombée dans la sourde oreille de la députée Estelle Youssouffa, qui, par la réactivité de ses réseaux sociaux, a volontairement interpellé l’intéressé rappelant, je cite : « Il n’y a pas d’immigration mahoraise à la Réunion. Sauf à considérer vos compatriotes du 101ème département (Français depuis 1841) comme des étrangers et à faire la com’politicienne sur notre dos ».
Une maladresse qui ne peut être simplement qualifiée comme telle mais qui, toutefois, a eu pour réactive conséquence protocolaire et diplomatique d’engendrer les excuses publiques de ce dernier, dès le lendemain, également via ses réseaux sociaux : « Une phrase que j’ai prononcée hier a laissé penser que je voulais lier l’installation de Mahorais à La Réunion à une immigration. Évidemment ce n’était aucunement mon intention. Ma formulation était donc maladroite. Les Mahorais sont pleinement français. C’est ce que j’ai dit ce matin aux élus de Mayotte avec qui j’ai échangé pour leur présenter mes excuses, ainsi qu’aux Mahorais. Je me rendrai dans ce département prochainement pour y travailler avec tous les acteurs de la communauté éducative ».
Des excuses dont le député Mansour Kamardine « prend bien acte » mais qui souligne tout de même une insidieuse orientation gouvernementale qui tendrait à « construire Mayotte comme une annexe, voire une sous-région coloniale de la Réunion ». Un argumentaire qu’il appuie par « le silence approbateur est assourdissant (ndlr – des élus réunionnais). Cela montre qu’ils amalgament délibérément les Comoriens, qui sont des étrangers, et les Mahorais, qui français depuis près de 200 ans ». Un dérapage qui doit aussi servir de « réveil de la conscience de l’Etat pour, enfin, faire de Mayotte ce qu’elle doit être : un véritable département français autonome de la Réunion et favoriser l’égalité sociale, afin de permettre aux Mahorais d’avoir, sur leur territoire de naissance, ce qu’ils vont chercher dans l’île soeur… ».
De son côté, la maire de la commune depuis laquelle la polémique est partie, Vanessa Miranville, a publiquement fait savoir — par communiqué relayé ce dimanche 20 août — qu’elle souhaitait « rappeler son engagement en faveur de la diversité culturelle et du bien-vivre ensemble. Au quotidien, la Ville veille à promouvoir un environnement inclusif où chaque individu est valorisé pour sa contribution unique à notre communauté »…
La prochaine visite ministérielle en notre territoire sera fort probablement au climax de sa langoureuse diplomatie. Caribou Gaby !