Le durcissement de la restriction du droit du sol à Mayotte examiné à l’Assemblée ce jeudi

C’est une semaine parlementaire dédiée à Mayotte avec l’examen ce lundi et mardi du projet de loi d’Urgence au Sénat, et ce jeudi de la proposition de loi sur les conditions de présence des parents d’un enfant né à Mayotte désireux d’obtenir la nationalité française.

La proposition de loi du groupe la Droite Républicaine (DR) visant à restreindre le droit du sol à Mayotte sera examinée ce jeudi 6 février à l’Assemblée nationale. Il s’agit d’accentuer la première évolution actée en 2018 à la suite du combat mené par l’ancien sénateur Thani Mohamed Soilihi, désormais secrétaire d’Etat à la Francophonie et aux partenariats internationaux. Il avait obtenu qu’un enfant né à Mayotte ne puisse accéder à la nationalité française qu’à condition qu’au moins un de ses parents ait été présent sur le département de manière régulière et continue trois mois avant sa naissance.

La proposition de loi portée par DR veut élargir cette condition aux deux parents, et allonger la contrainte de durée à un an. Elle a déjà été adoptée le 29 janvier en commission de l’Assemblée nationale.

Un durcissement de l’accès à la nationalité dont on ne sait si elle a porté ses fruits depuis 2018 faute de suivi. Son initiateur Thani Mohamed Soilihi n’a eu de cesse de demander d’une part qu’on se conforme à la recommandation du Conseil constitutionnel de diffuser massivement cette information aux Comores afin d’utiliser le caractère dissuasif de la décision, et d’autre part, de dresser un bilan avant tout nouveau durcissement.

Tous les amendements déposés par les partis d’opposition ont été rejetés. Qu’il s’agisse d’une demande de suppression du texte en raison des « principes intangibles de la République », ou de la demande d’une suppression totale du droit du sol à Mayotte, qui nécessiterait une réforme constitutionnelle, et qui avait été annoncée par l’ancien ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin. Il la couplait avec la suppression des titres de séjour territorialisés qui contraint son détenteur à rester à Mayotte, exception unique en France.

Rendez-vous jeudi donc pour son examen en séance.

A.P-L.

Partagez l'article :

Subscribe

spot_imgspot_img

Les plus lus

More like this
Related

Point de situation de Manuel Valls sur les Fonds de secours pour les Outre-mer (FSOM)

Dans sa réponse publiée au Journal Officiel du 12...

Régularisation foncière : bientôt de futures avancées avec des solutions concrètes pour les Mahorais

A l’initiative du Conseil supérieur du Notariat, une délégation de plusieurs notaires s’est rendue à Mayotte dans le cadre d'une mission de deux jours pour faire le point sur la régularisation foncière dans le 101e département. La délégation va proposer des solutions afin que chaque Mahorais puisse enfin accéder à la sécurité foncière.

Anticiper et sensibiliser pour protéger efficacement les eaux mahoraises

La Conférence des Nations unies sur les océans se termine ce vendredi 13 juin, et si les eaux mahoraises sont encore bien préservées, les enjeux qui en ressortent touchent directement l'archipel. Pour ne pas répéter les erreurs et protéger efficacement ses écosystèmes, et notamment ses mammifères, Mayotte se doit d'anticiper et adapter sa réglementation. Un défi de taille au temps du développement économique de l'île et de l'Océan Indien.

À Saint-Pierre de La Réunion, Tahéra Vally ou la reconquête patiente d’un squat délaissé

À 73 ans, cette professeure à la retraite a repris l’établissement de son frère, décédé du Covid. Entre précarité, abandon institutionnel et résilience, elle raconte un combat à la croisée de l’intime et du politique.