Ça cogitait sec au foyer des jeunes de Longoni ce vendredi : 40 jeunes en cours de BAFA (Brevet d’Aptitude aux Fonctions d’Animateur) y rencontraient des structures susceptibles de les accueillir en stage pour valider leur brevet. A l’origine de l’action, Nidhoimi Saïd, directeur du Centre communal d’action sociale (CCAS) de Koungou depuis fin décembre : « Je me suis rendu compte qu’il y avait peu d’animations sur la commune. J’ai donc entreprise d’en former 90 en tout aux BAFA 1 et 2. »
Les jeunes ainsi démarchés ont peu ou pas de diplômes, ou bien possèdent un Bac ou un CAP et sont en recherche d’emploi. « Mon objectif est de les amener jusqu’au BP JEPS, Brevet professionnel de la jeunesse, de l’éducation populaire et du sport, pour ceux qui le peuvent ».
Mais la tâche la plus ardue est de trouver un stage pour commencer par valider le BAFA. Les structures qui œuvrent donc dans l’animation peuvent prendre contact avec le CCAS. L’objectif de cette matinée de vendredi est d’accroitre leur chance de décrocher un stage, notamment en s’éveillant à l’économie sociale et solidaire, dans le cadre d’un partenariat avec la Chambre régionale (CRESS). Son représentant, Thomas Bellou, est chargé de sensibilisation à Fanya’lab, le laboratoire de la CRESS : « Pour cette matinée, nous avons mobilisé 5 structures œuvrant dans l’animation, Hippocampe 976, Mayotte Entraide Etudiants, Nyamoja Longoni, le Handball club de Dzoumogne et la Ligue de l’enseignement. Nous leur avions expliqué ce qu’est l’ESS, en cherchant s’ils avaient déjà eu l’occasion de s’engager pour des associations relevant de ce secteur ».
Les jeunes vont doper l’ESS
Parallèlement, il forme les agents ESS de la commune au repérage des projets qui entrent dans leur cœur de métier. « Par exemple, un des agents a repéré une jeune qui voulait monter une association pour accompagner le lavage hors des rivières. Nous expliquons aux adultes qu’ils doivent alors leur proposer des alternatives comme des laveries. C’est un mécanisme de raisonnement à acquérir pour accompagner efficacement ces jeunes ».
C’était un peu des rencontres BtoB, avec des tables tournantes autour desquelles les jeunes prenaient connaissance des actions des structures de l’animation, et celles-ci repéraient
Nous avons rencontré des jeunes pleins de dynamisme, « on aime être avec les enfants, les accompagner, les faire jouer, ils sont demandeurs ». L’une d’entre elles a fait son service civique et souhaite s’engager dans cette voie, mais ils sont en recherche de stage. On touche du doigt le déficit de structures d’animation à Mayotte et d’accueil collectif des mineurs. Un secteur en pleine évolution avec ces forces vives qui ne demandent qu’à s’investir.
La matinée se terminait sur une sensibilisation au financement social et solidaire par Alexandre Moreau, un professionnel de ces modèles de financement.
Anne Perzo-Lafond