La ministre de l’Éducation nationale a détaillé le 18 août les mesures concrètes pour améliorer le système scolaire et les conditions des personnels à Mayotte.

Lors de sa visite à Mayotte, Elisabeth Borne, ministre de l’Éducation nationale, a présenté le 18 août une série de mesures visant à répondre aux défis éducatifs et aux contraintes structurelles du territoire. Ces annonces portent sur le rythme scolaire, les effectifs, la sécurité des établissements et les conditions d’attractivité des personnels.

Rythme scolaire, effectifs et infrastructures

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Malgré la création de 180 postes supplémentaires, certains établissements scolaires et classes de Mayotte restent surchargés, limitant la qualité de l’accompagnement pédagogique.

Selon le ministère, « 90 % des élèves bénéficient à ce jour de 24 heures de cours hebdomadaires ». La ministre a également annoncé la création de 180 postes supplémentaires dans le département et l’organisation de concours internes exceptionnels en 2026, ouverts aux professeurs des écoles ayant plus de 18 mois d’ancienneté. Un arrêté, publié au Journal officiel le 7 mai 2025, autorise les candidats de Mayotte à se présenter au concours interne dès le niveau bac+2.

Concernant les infrastructures et la sécurité, le ministère prévoit la vérification systématique de la sécurisation des abords des établissements et l’installation de préfabriqués dans les zones où les travaux de reconstruction sont en cours. Elisabeth Borne a souligné la nécessité d’assurer « un encadrement quotidien mais aussi d’apporter un soutien immédiat lors de situations sensibles ».

Attractivité et droits des personnels

D’autre part, afin de renforcer l’attractivité des postes, la ministre a annoncé la mise en place d’une affectation sur trois ans pour les fonctionnaires et l’ouverture de l’IRCANTEC aux contractuels. Toutefois, l’application de ce dispositif est différée de deux ans, sans rétroactivité. Le ministère poursuit également l’étude de l’indexation et de la déconjugalisation de l’Indemnité de sujétion géographique (ISG), qui vise à réduire les inégalités salariales entre territoires ultramarins.

Ces mesures interviennent dans un contexte marqué par la reconstruction post-cyclonique et les défis sociaux et éducatifs spécifiques à Mayotte. Elles visent à garantir le maintien d’un rythme scolaire complet, à sécuriser les établissements et à renforcer l’attractivité des postes pour les personnels enseignants et administratifs.

Mesures annoncées et défis persistants

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Les 117 000 élèves de l’académie de Mayotte reprendront le chemin de l’école lundi 25 août, dans des établissements encore largement sinistrés par le cyclone, illustrant une rentrée particulière sur le territoire.

Mais si ces mesures tentent de répondre à certaines urgences, plusieurs enjeux restent en suspens. Les investissements nécessaires pour améliorer durablement les conditions d’accueil et de travail dans les établissements n’ont pas encore été détaillés.

Le renforcement des effectifs « ne permet malheureusement pas d’envisager une réduction du nombre d’élèves par classe », précise le syndicat CGT Éduc’action, tandis que la sécurisation repose principalement sur des dispositifs matériels et non sur un renforcement humain immédiat.

Ces limites laissent apparaître un défi majeur pour garantir un accompagnement de qualité dans un contexte de croissance démographique et de reconstruction post-cyclonique.

Mathilde Hangard