Mayotte : trêve fiscale prolongée jusqu’au 30 septembre

Le décret n° 2025-603 du 30 juin 2025 proroge des mesures de soutien instaurées en février 2025 pour accompagner les contribuables mahorais toujours confrontés aux conséquences du cyclone Chido.

Le gouvernement a décidé de prolonger de trois mois plusieurs mesures fiscales d’urgence en faveur de la population de Mayotte. Le décret n° 2025-603, publié le 1er juillet 2025 au Journal officiel, reporte au 30 septembre 2025 la fin de la période de suspension de certaines obligations fiscales, initialement prévue dans le cadre de la loi d’urgence du 24 février 2025. Cette prorogation vise à tenir compte des difficultés persistantes auxquelles font toujours face les habitants du territoire.

Un dispositif exceptionnel, prolongé face aux tensions persistantes

Le décret s’inscrit dans la continuité de la loi n° 2025-176 du 24 février 2025. La situation sur place, marquée par une instabilité sécuritaire, des perturbations économiques et des tensions sociales, justifie selon l’exécutif le maintien de ces aménagements fiscaux. Sont notamment concernés : la suspension des procédures de recouvrement forcé engagées par les comptables publics pour le recouvrement des créances fiscales ; le report des délais de dépôt des déclarations de succession et des actes soumis à la publicité foncière ; la neutralisation des pénalités et majorations en cas de retard de paiement des impôts. Le décret vise les personnes physiques et morales domiciliées fiscalement à Mayotte, ou y disposant de leur siège social. Il entrera en vigueur dès le 2 juillet 2025.

Une mesure de gestion de crise, sans portée structurelle

Si le dispositif, prolongé jusqu’au 30 septembre prochain, illustre la volonté du gouvernement de préserver temporairement la situation financière des contribuables en période de crise, il reflète également les limites d’une réponse essentiellement administrative à des difficultés qui relèvent pour partie de déséquilibres plus profonds : infrastructures défaillantes, saturation des services publics, précarité généralisée.

Mathilde Hangard

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