Les membres du Medef Mayotte, emmenés par le nouveau président Fahardine Mohamed, ont d’abord fait part de leur sentiment d’avoir été « isolés et écartés » de la (re)construction du territoire, alors que le constat est là : « destruction totale ou partielle des locaux et des outils de travail, cessation totale ou partielle de l’activité. » La réponse apportée par l’Etat est soulignée mais jugée insuffisante : plus de 3.650 dossiers de chômage partiel traités et une moyenne de 5.500 euros alloués par entreprise, mais « beaucoup d’entreprises n’ont pas reçu cette aide exceptionnelle« .
Sur la période de réparation, elle est loin d’être terminée, indiquent les patrons, qui demandent la reconduction des aides exceptionnelles dans certains secteurs et certaines entreprises « au moins pendant 9 mois« , la poursuite de la prise en charge du chômage partiel « dont dépend la survie de beaucoup d’activité », le renouvellement des titres de séjours des salariés, apprentis et des salariés sans lesquels « les entreprises sont en déficit de salariés », le règlement des factures impayées par les collectivités dans un contexte où « le manque de trésorerie est criant ».
Par ailleurs, le Président du MEDEF Mayotte alerte le Préfet sur les mouvements sociaux dans différentes structures avec comme revendication « la prime CHIDO », alors que « les entreprises affaiblies par la situation de crise ne sont malheureusement pas toutes en capacité d’octroyer des primes à leurs salariés ». Il rappelait que beaucoup d’entreprises ont vu leur infrastructure détruite, d’autres partiellement, alors que des salariés cadres quittent en masse le territoire.
D’autre part, les vieux dossiers ont été défendus : la facilitation de l’accès à la garantie décennale « qui coûte très cher », le problème de l’attractivité des cadres et leur maintien dans les entreprises privées, la revalorisation des aides exceptionnelles pour relancer l’apprentissage. Le syndicat des patrons demande ainsi que « la relance économique soit au cœur des débats surtout après l’évènement CHIDO ».
Sur la loi Urgence Mayotte adoptée en février, le Medef Mayotte demande la pérennisation du dispositif CICE, plus facile à actionner et aura une plus large couverture des entreprises avec une conservation de l’avantage jusqu’à 3,5 SMIC, et demande de ne pas conditionner la mise en place de la zone franche globale à la convergence sociale.
Le préfet a également souhaité aborder certains sujets comme l’insécurité, et le MEDEF Mayotte a fait part d’un constat « d’une amélioration de la situation du territoire même si l’insécurité demeure encore présente », l’eau, « les roulements ou les tours d’eau mettent en difficulté la reprise d’activité », se plaignent les patrons, le logement car « les difficultés de circulation sont aujourd’hui telles que beaucoup d’entreprises refuses des candidatures de salariés venant du sud ou du nord de l’île », l’éducation au sujet de laquelle le Président du MEDEF Mayotte indiquait que « beaucoup de salariés avec enfants quittent le territoire faute de mieux pour leurs enfants », la gestion du port avec la problématique des sorties de conteneurs pour « quelles soient fluidifiées et fortement accélérées pour soutenir le développement économique en souffrance », ou la lutte contre la concurrence déloyale à travers le travail dissimulé et le blanchiment d’argent qui pourraient être accompagnées par le MEDEF Mayotte.
Trois rencontres ont été évoquées pour l’avenir, une Conférence sociale, une Conférence foncière, et une 3ème sur la garantie décennale.