La Confédération des PME a été réactive ce lundi matin en commençant par présenter ses condoléances aux familles et aux proches des personnes disparues. Un message de réconfort dont ont besoin les habitants. Ensuite, elle accuse réception de la demande d’aide de son représentant local, Bourahima Ali Ousseni, et réclame pour le territoire non seulement une déclaration d’état de catastrophe naturelle, mais aussi d’urgence sanitaire et sécuritaire.
L’économie est bien évidemment à l’arrêt, et faute de réseau, il est impossible d’avoir l’état des lieux. En conséquence, la CPME réclame quatre mesures d’accompagnement : la suspension immédiate des prélèvements sociaux et fiscaux du 15 décembre, la suppression des charges sociales et fiscales jusqu’en avril 2025, la possibilité de mettre les salariés en activité partielle pour ceux qui ne peuvent assurer le paiement des salaires, et la mise en place d’un fonds de soutien « pour faire face aux charges courantes d’électricité et de paiement des loyers ». Sans cela, la Confédération alerte sur une catastrophe économique et sociale « sans précédent », en plus de « la catastrophe humaine et matérielle ». Un message porté ce lundi après-midi auprès du ministre de l’Économie, des Finances et de l’Industrie Antoine Armand.
Le Conseil National de l’Ordre des médecins adresse un communiqué de soutien et de solidarité à la population et aux professionnels de santé mahorais. Il compte « solliciter sans délai ses ressources et son service de l’entraide afin que les médecins puissent trouver tout le réconfort psychologique et l’aide financière nécessaires ». En appelant à la mobilisation des médecins disponibles, son objectif est de « rétablir l’accès aux soins vis-à-vis de la population mahoraise, sans distinction d’origine et de situation administrative, régulière ou non ».
Se pencher avec sérieux sur la prévention
La Délégation sénatoriale aux outre-mer que nous suivons régulièrement dans ses tables rondes réservées aux problématiques ultramarines, se veut plus sévère. « Le cyclone Chido est le révélateur terrible des manques et retards accumulés à Mayotte. Les moyens importants alloués ces dernières années ont été sans cesse débordés par la démographie non maîtrisée », constate la Délégation présidée par la sénatrice de Saint-Barthélemy Micheline Jacques. Alors que la saison cyclonique n’est même pas entrée dans le vif de son sujet, il est rappelé l’étude sur les « Risques naturels majeurs » conduite par la délégation après le passage d’Irma à Saint-Barthélemy et Saint-Martin en 2017, qui « a permis de définir une approche globale de la prévention, de la gestion de l’urgence et de la résilience après un cataclysme ». Le nouveau gouvernement devra en vérifier les mises en œuvre concrète, incite la Délégation sénatoriale. Un rapport d’information sur l’« Adaptation des moyens d’action de l’État dans les outre-mer » est en cours, qui évoquera l’organisation des services de l’Etat, l’autorité du préfet, les moyens juridiques, la contractualisation, les appels à projet, la gestion des crédits…
Une nouvelle mise en garde après celle de la Cour des Comptes cette année sur une prévention insuffisamment prise au sérieux.
Le Parlement européen, réuni en session plénière à Strasbourg, a observé une minute de silence en solidarité avec les victimes du cyclone Chido à Mayotte, et tous les mahorais.
L’association humanitaire Solidarités International, indique mettre tout en œuvre pour envoyer des renforts et du matériel à ses équipes sur place « dès que possible », en priorisant l’accès à l’eau potable. Il s’agit de prévenir les épidémies : « La destruction massive des infrastructures démultiplie le risque de propagation de maladies hydriques comme le choléra », alerte Philippe Bonnet, directeur des Urgences chez SOLIDARITÉS INTERNATIONAL, « il faut que la population puisse avoir accès à de l’eau potable pour boire, se laver, cuisiner. » SOLIDARITÉS INTERNATIONAL lance un appel aux dons ICI.
Yannick Le Bihan, directeur des opérations France pour Médecins du Monde, apporte son témoignage : « Nous sommes très inquiets de l’évolution de la situation. Au lendemain du passage du cyclone, le choc est extrêmement violent pour tous les habitants de Mayotte y compris nos équipes sur place. Notre priorité est pour le moment de renouer le contact avec elles pour s’assurer que tout le monde va bien, notamment nos 25 bénévoles qui habitent dans des quartiers touchés.” Il appelle les pouvoirs publics à une action rapide et forte pour répondre aux besoins vitaux de tous les habitants de Mayotte sans exception. Pour ceux qui souhaitent faire un don, cliquer ICI.
Emmanuel Macron doit présider ce lundi à 18 heures une réunion au centre interministériel de crise du ministère de l’Intérieur, selon l’Elysée.
A.P-L.