Mercredi après-midi, à la sortie du lycée de Kahani, des élèves ont été la cible d’attaques de la part d’une bande de jeunes, faisant cinq blessés légers parmi les élèves. D’après les forces de sécurité intervenues pour les secourir, plusieurs élèves sont également en état de choc.
Des agresseurs en tenue de peintre
« Certains élèves sont fortement perturbés » confirme le Chef d’escadron de la gendarmerie nationale, Bertrand Bidet. Prévenus rapidement, « tous les moyens disponibles sur le secteur ont été engagés » rapporte l’officier supérieur. Sur place, les gendarmes constatent la présence d’une vingtaine de jeunes agresseurs devant le lycée, certains vêtus d’une combinaison blanche pour dissimuler leur identité. « C’est déjà arrivé qu’ils s’habillent ainsi pour ne pas être identifiés mais cela faisant longtemps qu’on n’avait pas eu ce cas de figure. » Une grenade lacrymogène déployée par les forces de sécurité a conduit à la dispersion des assaillants. « Cette manoeuvre a été conduite pour interpeller les agresseurs. Ils se sont dispersés sur les abords et les alentours du lycée de Kahani. » Sur la vingtaine de jeunes estimée, trois individus ont été arrêtés par les gendarmes.
Cinq blessés légers et des élèves en état de choc
Pris au piège à la sortie du lycée par la vingtaine de jeunes qui s’employait à jeter des pierres sur les élèves, cinq élèves du lycée ont été légèrement blessés, dont un victime d’un coup de machette. Tous ont été pris en charge au Centre médical de référence de Kahani. L’établissement de santé avait été lui aussi caillassé la veille. Plusieurs élèves ont été secouru en état de choc. Dans ce contexte, le syndicat CGT Éduc’Action a organisé une assemblée générale ce jeudi matin au lycée de Kahani pour échanger avec le personnel sur les conditions sécuritaires vécues. Le 30 septembre dernier, un lycéen de Kahani trouvait la mort « lors d’une rixe entre jeunes des villages de Barakani et Kahani ».
La sécurité passe aussi par la prévention
Pour rassurer la population, le chef d’escadron précise que les gendarmes sont pleinement mobilisés sur ce secteur sensible. « Kahani fait partie des points sensibles de Mayotte. Cela fait l’objet d’une attention particulière de nos services. Quelque soit le cas de figure, nous intervenons pour la sécurité des mahorais. La prévention fait aussi partie de notre action », commente Bertrand Bidet, en faisant référence à la Maison de Protection des Familles de Mayotte de Koungou et le dispositif des « élèves-pairs » mis en place dans les lycées de l’île.
Mathilde Hangard