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La gestion des chiens errants aux mains des collectivités et financée par l’Etat

Un Plan Chien est mis en place par la préfecture qui ne passe plus par les armes du lieutenant louvetier, mais par la capture et la stérilisation des animaux, portées par les collectivités. La création de fourrières est au programme.

Par le passé, et encore récemment, les médias étaient conviés par la préfecture à des opérations de captures de chiens errants, après signalement d’habitants de quartier. Avec parfois de bien maigres butins, quand pendant ce temps, ce sont des dizaines de chiens qui sont dressés à l’attaque sur d’autres lieux, par exemple sur la plage de Koungou qui jouxte l’aire de jeux pour enfants. Des hurlements continus se font entendre, face à des individus armés de bâton. On voit également sur les bas-côtés, des jeunes tirant des chiots par une corde, ne laissant planer aucun doute sur l’avenir immédiat de l’animal, a minima maltraité. Preuves que des opérations ponctuelles devaient être revues et corrigées pour agir en proximité.

C’est un « Plan chiens » adapté à Mayotte que propose le préfet François-Xavier Bieuville. Tout d’abord, les collectivités sont appelées à exercer leur compétence de capture et de régulation des chiens errants et dangereux. Mais on sait que leur budget est très sollicité, c’est donc par le biais de la loi du 30 novembre 2021, visant à lutter contre la maltraitance animale et conforter le lien entre les animaux et les hommes, que l’Etat sera partenaire des collectivités, épaulées par les associations du secteur et les propriétaires d’animaux.

On se souvient que le recours au service du lieutenant louvetier avait par le passé fait couler beaucoup d’encre à Mayotte et sur le plan national. Une association de défense de la cause animale, du nom de son créateur, Stéphane Lamart, s’en était mêlée, et avait obtenu l’annulation de l’arrêté préfectoral restaurant en 2022 la régulation des chiens errants par arme à feu effectuée par le lieutenant louvetier. Il nous avait alors donné son point de vue, un tantinet provoc’ : « Je comprends que le préfet doive réagir mais la manière n’est pas humaine, on espère qu’il ne fera pas la même chose avec les humains sur Mayotte en se disant, ‘il y a trop de délinquance alors on sort les armes’ ! »

Un plafond de 100.000 euros par projet

Affrontement de deux chiens lors d’un dressage (Photo : JDM)

Cette fois, le mode de gestion est tout autre. Le préfet sollicite donc la loi du 30 novembre 2021 qui porte sur la gestion des chats errants, pour l’étendre aux chiens dans sa déclinaison. Le ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire mobilise une enveloppe de 3 millions d’euros répartie entre les différentes régions de France pour soutenir les communes et les établissements publics de coopération intercommunale volontaires.

« Les collectivités locales porteuses de projets sont invitées à nouer des partenariats avec les associations et l’ensemble des partenaires afin de faciliter la gestion et le suivi des animaux capturés stérilisés. Le taux de financement est fixé à 100% pour les projets éligibles, avec un seuil de financement minimum de 10.000 euros et maximum de 100.000 euros ».

Les modalités de participation (cahier des charges, projet de convention, indicateurs de suivi à transmettre par les porteurs de projet, fiches descriptives de projet) seront disponibles sur le site internet de la direction de l’agriculture, de l’alimentation et de la forêt (DAAF) de Mayotte ou seront envoyées par retour de mail à l’adresse alimentation.daaf976@agriculture.gouv.fr

Les dossiers devront être déposés par mail au service de la DAAF : alimentation.daaf976@agriculture.gouv.fr, jusqu’au 25 octobre 2024 inclus.

L’appel à projets sera lancé au 1er semestre 2025, indique la préfecture, et comprendra notamment le soutien à la création de fourrières.

A.P-L.

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