« On m’a dit qu’il y avait eu des tirs d’armes à feu à Dubaï, et qu’une personne était allongée par terre. Quand je suis arrivé, elle était décédée », nous rapporte un habitant du village de Majikavo Koropa. La victime est un jeune de 23 ans, qui serait récemment sorti de prison, « il s’était inséré professionnellement en travaillant au Douka Be des Hauts Vallons. »
Une enquête a rapidement été ouverte, qui a livré ses premiers renseignements. Une nouvelle fois le meurtre est commis dans un contexte de violence entre bandes, en l’occurrence celle de Gotham et celle de Medellin. Des références hautes en couleur. Le procureur Yann Le Bris nous rapporte les faits : « Depuis dimanche soir ces deux bandes ont accentué leurs rivalités autour d’un conflit de territoire. Ce mardi soir, des membres de Gotham se sont rendus devant le domicile du meneur de la bande adverse à Majikavo Koropa, et à l’issue de la bagarre, il se sont enfuis dans les rues, poursuivis par leurs adversaires qui détenaient des armes à feu. C’est là qu’un des membres de Gotham a été blessé et est décédé. Un membre de la bande opposée a également été gravement blessé, il a été transporté au CHM mais son pronostic vital n’est pas engagé ».
L’auteur des coups, un certain K. qui travaillerait dans un commerce d’une grande enseigne également, aurait été interpellé selon les habitants, mais nous n’avons pas eu confirmation du parquet.
Un habitant du village nous a contacté ce mercredi, « vous savez que des armes, il y en a plein qui arrivent en kwassa d’Anjouan ». Nous lui faisons remarquer que peu de décès par règlement de compte depuis l’île voisine remontent jusqu’à nos oreilles, « mais c’est parce que là-bas, c’est la loi du Talion, ils savent que s’ils tirent sur quelqu’un, ça signe leur arrêt de mort ! ».
C’est le deuxième meurtre en trois mois, après celui qui avait tué un jeune à Kawéni. Et celui-ci a lieu au moment, même où l’avion de la ministre décollait de Pamandzi ce mardi soir.
L’autopsie est pratiquée ce jeudi matin à 9h, « nous en saurons davantage sur les causes exactes de la mort », conclut le procureur qui n’a pas évoqué de tirs par arme à feu.
Anne Perzo-Lafond