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lundi 27 janvier 2025

Salon de l’Agriculture : le miel mahorais va tenter de se faire une place sur le podium

Le tumulte qui a entouré l’inauguration du 60ème Salon International de l’Agriculture reflète à merveille les difficultés que rencontrent les agriculteurs mahorais pour survivre en ces temps de blocage de l’île. Ils ont tout fait pour que les produits mahorais soient bien présents sur le stand à Paris.

C’est avec une heure et demie de retard que l’édition 2024 du Salon International de l’Agriculture a pu ouvrir ses portes ce samedi. Malgré les promesses déclinées par le Premier ministre à l’issue du barrage des routes début février par des représentants agricoles, une partie d’entre eux avait décidée de manifester bruyamment lors de l’inauguration du Salon par le chef de l’Etat qui a coupé le ruban sous les huées. Un secteur qui recouvre de multiples professions, de l’éleveur au céréalier, de la production industrielle au petit exploitant. Le « Nous sommes fiers de vous nourrir » floqué sur plusieurs de leurs tee-shirt cache une forte disparité, entre ceux qui sont acteurs de la formation des prix, et ceux qui la subissent.

En fin de course, l’assiette du consommateur qui s’est dégarnie de qualité au fil des années obéit à la loi du « bas prix » qui va rarement de pair avec celle d’aliments de bonne qualité.

Le stand mahorais au SIA

A Mayotte, on en n’est pas encore là faute de choix, les viandes consommées sont majoritairement issues de l’importation, en dehors de la filière avicole qui a réussi à se structurer et à proposer différentes qualités de poulet grâce à ses 26 producteurs. Nous en avions rencontré des représentants qui se plaignaient à la fois de la hausse mondiale des prix des matières premières et de l’énergie liée à la guerre en Ukraine, et à la fois du contexte de blocage des routes  qui les asphyxie, menaçant la capacité de fournir du poulet pour le Ramadan. La perte porte sur 45 tonnes sur un objectif de 700.

Plus grosse délégation

Le 60ème Salon de l’Agriculture a été inauguré dans un climat tendu donc, autant en métropole qu’à Mayotte. Le territoire est malgré tout bien représenté, « avec 17 représentants du monde agricole, c’est la plus grosse délégation jamais constituée pour le Salon », nous rapporte Anthoumani Saïd, président de la CAPAM (Chambre de l’Agriculture, de la Pêche et de l’Aquaculture de Mayotte). Sont notamment présentes l’Association Saveurs et Senteurs de Mayotte, les intercommunalités Nord, Sud, 3CO CADEMA, ainsi que le Pôle d’Expérience rurale de Coconi.

Le miel de Mayotte va jouer des coudes parmi les grands

Cette année, la délégation a choisi le thème des Plantes à parfum et aromatiques de Mayotte, les « PAPAM », où l’on retrouve bien sûr les épices et les tisanes. La vanille reste la reine du stand, couronnée quasiment chaque année, ce fut l’argent en 2022 et 2023, celle de Foundi Madi et ses 20 ans d’expérience dans la production et transformation de vanille, doublement médaillé concours général agricole, mais la délégation vise d’autres produits. « Cette année, nous voulons également présenter le miel de Mayotte au Concours international agricole, en misant sur celui de la famille Combo de Mtsamboro qui possède une centaine de ruches. »

Les visiteurs pourront aussi apprécier les plantes médicinales de Fatima Daoud, les aromates et épices bio d’Ismail Andaza, ou l’Eden du Jardin d’Imany, pour une immersion sensorielle avec ses huiles essentielles d’ylang-ylang. Et comme chaque année, les irremplaçables cires de massage de Terre de Rose, les stylos de Touch’du bois, les paysages d’Assimo décor, les épices et condiments de Mayotte gourmandises, les marinades de Viungo, etc.

Si les blocages les ont limités dans la quantité de produits envoyés sur place, nos poivre, café, farines de manioc et de fruits à pain sont mis en valeur aux côtés des produits cosmétiques à base de plantes, et apportent de la chaleur dans l’hiver parisien.

Anne Perzo-Lafond

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