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Alain Bougrain Dubourg salue en Mayotte « un haut lieu de la biodiversité française »

A l’occasion de la clôture du projet européen LIFE BIODIV’OM (2018-2024) coordonné par la Ligue de protection des oiseaux (LPO), plusieurs associations de protection de la nature et leurs partenaires se sont réunis la semaine dernière à La Réunion. Le but était de faire le bilan en matière de protection des espèces menacées dans les territoires d’Outre-mer.

Les territoires d’Outre-mer concentrent près de 80% de la biodiversité française et 90% des espèces menacées sont présentes dans les Outre-mer. « On aurait dû organiser ce congrès à Mayotte mais vu le contexte que connait ce territoire en ce moment nous avons préféré nous rabattre sur l’île de La Réunion. Aussi nous sommes entièrement solidaires avec les habitants de Mayotte », indique Alain Bougrain Dubourg, président de la Ligue de protection des oiseaux.

Ainsi durant 3 jours, du 7 au 9 février, les associations de protection de la nature ont présenté leurs résultats à l’image du GEPOMAY dont le président de la LPO a salué le travail, « Le GEPOMAY a réalisé un travail considérable en restaurant plusieurs sites d’alimentation et de reproduction favorables au héron Crabier blanc, dont les effectifs ont presque quadruplé depuis 2018. Ce sont environ 130 couples maintenant présents à Mayotte qu’il faut continuer à protéger ». En effet, le GEPOMAY a mené plusieurs actions notamment contre les activités agricoles illégales ou encore la lutte contre les rats.

Le président de la LPO, Alain Bougrain Dubourg

A La Réunion également, la SEOR et le Parc national se sont mobilisés pour protéger l’Echenilleur de la Réunion, plus connu sous le nom de Tuit-tuit. « Le nombre de couples recensés de cet oiseau en danger est ainsi passé de 37 en 2018 à 55 en 2023, soit 50% d’augmentation », se félicite Alain Bougrain Dubourg.

Aussi, forte de ces bons résultats, la LPO compte continuer et élargir son champ d’action en faveur des espèces protégées. « Quand nous avons lancé le premier LIFE BIODIV’OM et sollicité des fonds auprès de l’Union européenne, Bruxelles était réticente à élargir des aides au-delà des frontières de l’Europe et notamment dans les territoires français d’Outre-mer… Toutefois, la Commission européenne a quand même consenti à ouvrir une ligne budgétaire. Ce sont ainsi 5,5 millions d’euros qui sont financés dans le cadre du programme Life BIODIV’OM pour les 5 DROM ! », se réjouit le président de la LPO. Cette somme sert en effet au financement de personnels mais aussi et surtout à mener des actions sur la biodiversité.

Un troisième LIFE BIODIV’OM élargi à la Polynésie française

Ce congrès, qui s’est tenu à la Réunion pour faire le bilan du deuxième LIFE BIODIV’OM, a été très positif aux dires d’Alain Bougrain Dubourg, puisqu’un troisième programme est déjà en préparation. « Tous les acteurs de la biodiversité ont été à l’écoute durant ce congrès de restitution des résultats. Chacune des associations est venue présenter son rapport, faire un état des lieux, et rendre des comptes… Il y a eu de l’émulation, de la confiance et de la créativité. Aussi nous allons continuer nos travaux et poursuivre les actions que nous avons engagées car face aux changements climatiques et à la dégradation des habitats naturels, les enjeux de conservation y sont aujourd’hui prioritaires. Ainsi, en octobre prochain, nous allons retourner devant la Commission européenne pour demander le financement d’un troisième LIFE BIODIV’OM », insiste l’ancien animateur de télévision.

De nombreux échanges ont eu lieu durant trois jours

L’objectif de ce nouveau programme sera d’une part de continuer à protéger les espèces dans les 5 DROM, mais aussi élargir cette protection à celles présentes dans le Pacifique. « Nous voulons associer la Nouvelle-Calédonie, la Polynésie française… afin qu’ils deviennent eux aussi éligibles à ce programme ». La LPO et l’association Manu-SOP y poursuivront notamment leur investissement aux îles Marquises pour tenter de sauver de l’extinction le Monarque de Fatu Huva, l’oiseau le plus menacé du territoire français qui compte à peine une vingtaine d’individus sauvages.

Enfin, même si ce congrès n’a pas pu se dérouler dans le 101e département français, pour Alain Bougrain Dubourg ce n’est que partie remise, « Mayotte est un haut lieu de la biodiversité française … J’aurais sans doute l’occasion, lors de ma prochaine visite à Mayotte, d’inaugurer notamment un projet de refuge ».

B.J.

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