On se croirait presque en Union soviétique à la fin des années 1980’, début des années 1990’. Les rayons des commerces d’alimentation sont très largement clairsemés et se vident à vue d’œil. Ils ne sont pas ou très peu réapprovisionnés faute de camions pouvant passer les barrages, notamment dans le centre de l’île.
Ainsi au Carrefour market de Combani, les rayons et les congélateurs sont nettement moins remplis qu’à l’accoutumée depuis quelques jours. Pire, certains sont désespérément vides. Idem pour les rayons des boissons, en particulier ceux des bouteilles d’eau. Même les paquets de pâtes se comptaient sur les doigts d’une main ce samedi et les produits d’hygiène amorçaient, quant à eux, une rapide pénurie.
Sans doute par anticipation les Mahorais ont acheté plus de produits que d’habitude afin de ne pas en manquer. Aussi, c’est un peu le serpent qui se mord la queue… A consommer plus alors que c’est déjà la pénurie cela l’aggrave d’autant. Certains petits commerces étaient certes ravitaillés tous les jours cette semaine, à l’image du Sodicash de Chiconi, mais à peine les palettes de produits sortis du camion qu’elles étaient « dévalisées », notamment les packs de bouteilles d’eau qui ne faisaient pas long feu.
Ajoutez à cela les distributeurs de billets de Combani, Coconi ou encore Sada tous hors service depuis maintenant plusieurs jours. Le contexte étant déjà compliqué et parfois tendu, cela risque de l’être davantage si la situation venait à se maintenir. Aussi, même si les barrages routiers devaient perdurer, espérons que les camions transportant des denrées alimentaires puissent au moins les franchir afin de ravitailler en vivres toute la population et ce sur l’ensemble du territoire.
B.J.