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Mamoudzou

Département : Dernière séance plénière pour cette année 2023

Ce lundi matin au sein de l’hémicycle Bamana du Conseil départemental de Mamoudzou se déroulait l’ultime assemblée plénière publique, estampillée cuvée 2023, présidée par Ben Issa Ousseni.

À l’ordre du jour, une réunion relativement souple au regard du nombre de motions présentées, soumises pour adoption. Des motions à dominante budgétaire auxquelles il fut introduit en amorce de séance un volet tout autre, basé sur les conjointes approches sécuritaire et pénale.

Saisine du Parquet national antiterroriste 

À la présentation et genèse de ce projet, Soula Saïd Souffou. Un projet qui n’est guère une surprise sachant la fréquence plutôt soutenue, voire crescendo, à laquelle l’élu départemental du canton de Sada s’est soumis afin de faire entendre ses aspirations sécuritaires en la matière : « C’est une motion qui a été transmise au président la semaine dernière et au service des assemblées; ce n’est pas une découverte en soi. Il y a déjà plus de six mois, nous avions présenté une motion un peu différente au moment où les évènements ont éclaté et commençaient à devenir inquiétants. Nous avions souhaité à ce moment là que les services de l’État se mobilisent; nous n’avions pas demandé à saisir le Parquet national antiterroriste à cette époque là, parce qu’il n’y avait pas lieu. Il s’agissait d’une grosse montée de délinquance et le Président avait refusé de donner suite à cette démarche ». Une démarche qui est loin de s’être essoufflée sachant, ce jour, son introduction sous souhait de saisine de l’institution concernée, soutenant donc la notion de  »terrorisme » sur le territoire mahorais. « Nous n’agissons pas à la légère; beaucoup de signes nous montrent que ces mouvements de violence sont de plus en plus structurés; le préfet est lui-même avisé de cette situation mais puisqu’il n’a pas souhaité y donner suite et que les policiers nous indiquent ne pas avoir de consignes précises pour changer leur mode d’action, on ne peut pas rester comme ça (…) Le terrorisme n’est pas propre à l’Islamisme; c’est un mode d’action qui vise à terroriser. Donc est terroriste celui qui terrorise c’est tout ».

Des élus départementaux sociaux de faire entendre leurs point de vue et voix (de g. à d.) E.Manroufou, L.Abdallah Boina, M.Moussa Ahamadi, D.Zaidani, H.Pollozec, M. Saïd Kalame et S.Saïd-Souffou

De son côté, après présentation officielle du rapport, le président du Département, Ben Issa Ousseni, a souhaité prendre la parole pour exprimer ses vision et convictions personnelles face à cela : « Il y a un combat que nous menons pour l’attractivité de ce territoire, je crois que nous devons faire attention à l’utilisation des mots. Remonter au niveau national que Mayotte est un territoire de terrorisme, je suis désolé mais ça n’engage que moi, je ne le ferais pas. Trouvons des mots, des formules pour qualifier ce qui se passe (…) Oui il y a des problèmes de violence et d’insécurité. Oui l’heure est grave mais si nous rajoutons nous même le mot terrorisme au quotidien, qui s’intéressera à ce territoire ? Qui viendra y travailler ? Je refuse de qualifier mon territoire de terrorisme ». 

Le président sera le seul à rejeter cette motion qui sera finalement adoptée et amenée en haut lieu dans les dossiers départementaux pour signature officielle visant donc la prochaine étape relative à la saisine du Parquet national qui donnera suite ou non à cette affaire.

Noël un peu avant l’heure…

Grâce à l’enveloppe budgétaire — de 50 millions d’euros — affectée par l’État pour l’exercice 2023, on peut dire que le CD souffre un peu moins dans sa brasse coulée pour cette fin d’année. Une enveloppe peut-être encore jugée insuffisante mais tout de même guère des moindres, qui s’ajoutera notamment à hauteur de 20 millions d’euros sur le budget Santé et protection de l’Enfance qui avait été localement évalué cette année, rappelons-le, à 83 millions d’euros de frais de fonctionnement, pour 49 millions d’euros de recettes.

Les budgets annoncés et épluchés à la loupe

Au niveau du Service départemental d’incendie et de secours de Mayotte, la légitime satisfaction est au rendez-vous sachant l’adoption durant cette plénière du rééquilibrage budgétaire participatif du département. Un rééquilibrage complémentaire de 900 000 euros se greffant aux 1,5 million déjà octroyés. « Il est ici question du respect de Conseil départemental dans ses engagements. Il ne s’agit pas d’une hausse financière mais bien d’un manque qu’on vient combler sur les 2,4 millions initialement demandés » nous précise le président du Sdis976, Abdoul Kamardine.

Et niveau équilibre, la subvention attribuée au Service des transports maritimes de Mayotte n’est pas non plus en reste avec une participation départementale, pour l’année 2023, qui se voudrait de passer 12,5 millions d’euros à presque 14 millions au regard du budget annexe de fonctionnement de ladite institution, évalué à 1,46 million d’euros. Validée, cette motion aura tout de même fait l’objet d’une observation en amont par le conseiller départemental de Pamandzi, Daniel Zaïdani faisant état, au regard du fait « qu’on n’hésite pas à mettre les moyens nécessaires » , qu’il serait bien que les 4 barges tournent simultanément, notamment dès les premières rotations matinales, aux heures de pointe, afin d’éviter que les camions utilisent les transports passagers et que la circulation puisse être plus amplement fluidifiée.

Attractivité et indemnité octroyée aux praticiens hospitaliers 

Face à notre désert médical qui positionne Mayotte sur la plus haute marche du podium national, le CHM appuyé des élus départementaux de notre territoire, souhaitent redresser la barre mais garantir également la pérennité des personnels déjà présents. En ce sens, il fut adopté ce lundi matin, la motion visant « la consultation sur le projet de décret simple relatif à l’indemnité particulière d’exercice octroyée aux praticiens hospitaliers exerçant à Mayotte ». Un projet de décret qui vise à revaloriser le montant de l’indemnité précédemment définie, et qui n’a manifestement pas eu l’effet escompté, tout comme à assouplir les conditions d’attribution de l’indemnité aux couples de praticiens en fonction au CHM. Une revalorisation s’appliquera à destination de tous les personnels déjà en poste (environ 112 selon les données répertoriées aux 1er janvier 2023), ainsi qu’aux futurs recrues. « La modification des règles de cette prime implique un versement d’un montant total de 4,4 millions d’euros en deux temps pour 2023 et 2024 ».

Une assemblée plénière plutôt limpide, calme et expéditive ayant remporté l’adoption de la l’ensemble de ces motions, complémentaires incluses, notamment dans le projet de la réhabilitation du stade départemental sur la commune de Pamandzi. En somme, le miracle de Noël !

MLG

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