Véritable entité historique créée en 1988, le RSMA est devenu sans conteste et à travers ces nombreuses années, une référence en son volet pluridisciplinaire et évolutif auprès de la jeunesse mahoraise mais également du monde économique local.
On ramifie et modernise
Avec des effectifs ayant quasiment triplé en une décennie, le site de Combani accueille désormais 5 compagnies bien distinctes se répartissant notamment les 22 filières et corps de métiers proposés. Chaque année, c’est au bas mot 800 incorporations de volontaires qui sont accueillis; les fameux marsouins.
Le régiment mahorais étant devenu une référence à sa manière, il est désormais le second plus important parmi les 7 RSMA que compte la Direction générale des Outre-mer. Une montée en puissance aussi matérialisée par la création de 42 postes supplémentaires depuis 2022 portant ainsi à 167 le nombres de cadres sur site. Des cadres et commandants d’unité tels le capitaine M., initialement issu de la cybersécurité et désormais à la tête de la CFP2 composé de 7 sections professionnelles que sont Conducteur tous transports, Agent de prévention et de sécurité, Agent d’aide à la personne ou encore Agent magasinier, pour ne citer que cela. Bien que son expérience en la matière s’avérait tout autre, cette nouvelle mission qui lui est confiée lui tient particulièrement à coeur prenant en considération l’aspect avant tout humain au regard de ces divers profils qui se présentent comme volontaires avec des parcours individuels déjà bien denses, intenses, voire même complexes, pour la majorité.
L’intégration type dans les grandes lignes
Ce qui conforte à travers les années l’efficience et la rigueur qu’on octroie au RSMA, c’est certainement, dès le départ, ces valeurs militaires inculquées qui forgeront le savoir-être même du volontaire et futur inséré/salarié. Des valeurs basiques en apparence et pourtant tellement essentielles telles que la ponctualité, le respect de la tenue, de l’autre, de sa hiérarchie… En somme, d’indispensables outils aussi nécessaires dans la vie civile et professionnelle de tous les jours; également gage de confiance pour les partenaires qui privilégieront l’intégration de ces stagiaires au sein de leur respective structure. Après un socle commun introductif de 2 mois (contre 1, il y a encore peu), les volontaires incorporeront par la suite leur formation de spécificité durant 6 à 10 mois.
Une incorporation avant tout basée sur l’engagement personnel et la prise de conscience de la chance que représente cette alternative où les places sont d’or et notamment financées de manière plus ou moins directe par les fonds européens : « En termes de formation et d’inclusion sociale, ce dispositif prend tout son sens dans les valeurs européennes. Le RSMA est une référence aussi de fiabilité, c’est indéniable et sans ces fonds, sa marge de manoeuvre et sa saine audace seraient bien plus restreintes. Le soutien européen est plus que justifié et la confiance est acquise » nous confie Chantal Dagnaud, responsable du pôle animation au GIP Europe à Mayotte, présente à cette occasion.
Et c’est pas fini…
Dans le cadre de ses projets SMA 2025 voire Horizon 2030, les objectifs à très court et moyen termes se mettent d’ores et déjà en place, tant dans l’aspect du recrutement, passant dès l’année prochaine à 845 jeunes, que les capacités d’accueil. D’ici 2025, une nouvelle compagnie devrait voir le jour — armée d’un nouveau bâtiment pouvant accueillir 180 places — permettant ainsi d’accroitre des offres/alternatives concrètes et structurelles, au regard d’une locale population juvénile — elle aussi en pleine expansion — tout en tenant compte de besoins économiques existants et à venir :
« L’Économie bleue par exemple est un enjeu planétaire qui concerne également notre territoire et nous en connaissons les besoins. Nous savons que certaines filières ont nécessité d’être structurées et nous y revenons à ce volet Mer. La filière Aquaculture a disparu car les jeunes, post formation, ne pouvaient trouver d’emploi; nous reprenons ce dossier avec dynamisme et volonté, aussi en concertation avec les acteurs économiques locaux. Regardez cette nouvelle filière qu’est la formation de fibre numérique, c’est un besoin qui va être de plus en plus accru et si nous n’avions pas mis en place ce dispositif, il aurait été nécessité d’aller chercher des spécialistes hors département; encore un manque à gagner pour le développement économique local » nous souligne le colonel Guillaume Larabi, Chef de corps du RSMA de Mayotte. Sous l’égide du préfet, chaque année, un conseil de perfectionnement se réunit afin d’établir une liste bilan et avis en amont, dans le but de définir les nécessités et priorités de la mise en place ou retrait de certains dispositifs formation estampillés RSMA. L’issue étant de garantir l’intérêt des investissements et la pérennisation de tout cela.
Malgré un fort taux d’incorporation de jeunes illettrés (47%), le RSMA garantit annuellement une insertion de 85 % de ses stagiaires, dont 69% en emploi durable. Des résultats toujours plus encourageants, d’année en année, alliés à un étoffement toujours plus élargi en matière de dispositif de formation. Dans le proche viseur du Chef de corps et ses équipes, le secteur de la pleine valorisation du patrimoine, du tourisme mais aussi de l’artistique. Et niveau infrastructures, la construction à partir d’avril 2024 d’un ensemble alimentation et logements, d’une capacité d’accueil de 700 personnes (visant à remplacer la vieille cantine actuelle de 300 places), à laquelle s’ajourera la modernisation et l’extension de la villa pédagogique des métiers de bouche, passant ainsi de 25 à 50 places. Une double opportunité de valoriser et savourer les richesses gustatives locales.
MLG