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Mamoudzou

Conflit à la MDPH : « Nous allons recommencer à zéro avec de nouveaux recrutements »

La situation reste tendue à la MDPH où une partie des agents proteste contre le départ de leur directrice. Le président délégué Madi Vélou continue d’évoquer une perte de confiance dommageable au fonctionnement d’une maison qui a été spectaculairement redressée.

Cela fait un mois maintenant qu’une partie des agents de la MDPH a entamé un mouvement social, dans l’objectif d’obtenir le maintien de leur directrice dont le contrat arrive à terme, et qui ne serait pas renouvelé. Tout d’abord en droit de retrait, légalement brandi pour se prémunir d’un danger, qui prenait la forme d’un « surmenage », nous avaient-ils expliqué, étant donné de nombreux postes vacants, le mouvement avait évolué en grève, avec donc, des pertes de salaires à la clé.

Ils évoquent de nombreuses démissions, notamment de deux médecins et d’un infirmier, en soutien à leur directrice : « En 2020, la prise de fonction de notre directrice Mme Chantal Ballager, et son engagement sans limite envers les personnes en situation de handicap, leurs droits, sa prise en compte des difficultés des agents et de leur bien-être, a permis de reconstruire un lieu où les personnes en situation de handicap se sont senties reconnues et comprises », nous avaient-ils expliqué.

MDPH, Handicap, Mayotte, Chambre régionale des Comptes,
La MDPH à Mamoudzou

Parmi les démissionnaires, Mouhamed Abdou, Infirmier au Pôle d’évaluation de la MDPH, arcbouté contre la lettre de non-reconduction de la directrice au 31 décembre, « nous déplorons aussi le conflit d’intérêt d’un élu à la tête de la Commission exécutive (COMEX) alors que sa femme travaille dans la structure ».

Dans le rapport où la Chambre Régionale des Comptes encense la gestion de la MDPH, soulignant « la mise en place d’un plan d’actions pour redresser l’activité, l’investissement des personnels et l’appui de la caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA) permettant l’examen des demandes en attente depuis plusieurs années et la mise en place d’une organisation plus performante s’inscrivant dans les projets nationaux notamment en matière de modernisation des outils informatiques », il est également fait mention d’une délégation prolongée de la présidence de la part de Ben Issa Ousseni, à son titre de président du CD, vers Madi Moussa Velou, son 7ème vice-président alors que celle-ci doit être exceptionnelle. Si la situation perdure, c’est que la confiance existe entre les deux hommes.

A chacun son conflit et les structures seront bien gardées

Pour autant, le conflit pourrait dépasser les murs de la MDPH et s’étendre au conseil départemental, nous explique Ahmed Zafera, FO, membre de l’intersyndicale du CD : « Nous avons expliqué que nous ne discuterions pas de la réorganisation des services si le sujet de la MDPH n’est pas abordé en réunion avec la DGS du Département. Si nous n’avons pas de date, nous n’irons pas à la réunion du CST ce lundi ». Une montée d’un cran du conflit dommageable à l’ensemble des services alors qu’il devrait se régler au niveau de la MDPH sous peine de tomber dans l’instrumentalisation.

En attendant, les dossiers ne sont plus traités et les enfants détectés ne sont plus pris en charge.

MDPH, Handicap, Mayotte, CRC
Plus d’un mois de conflit qui a des répercussions sur les ayants droits

Au centre de l’affaire, la position de Madi Velou est loin d’être confortable. En assurant la présidence déléguée d’une structure où travaille sa femme, a-t-il pris toutes les garanties pour éviter le conflit d’intérêt ? A-t-il pu faillir à l’insu de son plein gré ? Qui pourrait en tirer bénéfice ? Des questions qui doivent trouver réponse au sein de la structure, en s’exportant, les risques de manipulation sont fortes.  En tout cas, s’il reconnaît avoir bénéficié d’une bonne directrice « en termes de gestion, elle a fait du bon boulot », il nous confie une nouvelle fois « il y a eu perte de confiance, c’est dommage pour la structure. » Et réfute un quelconque favoritisme au bénéfice de sa femme, « tout le monde a été traité sur un même pied d’égalité », assure-t-il.

L’élu précise que contrairement à ce qui est répandu, la MDPH n’est pas morte, « les médecins affichés comme démissionnaires n’étaient à Mayotte qu’en rotation, je pense que nous allons pourvoir un poste, et un directeur adjoint commence le 1er décembre, en attendant une médiatrice, Chrystel Théron qui connaît bien la maison, est là pour qu’il n’y ait pas de rupture de services. Nous allons recommencer à zéro avec des personnes loyales qui ont envie de travailler dans un bon esprit », conclut-il.

Anne Perzo-Lafond

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