Ils étaient trois à avoir dépassé la nécessaire barre des 132 voix ce dimanche à midi, le quart des suffrages exprimés lors de ce 1er tour d’élection sénatoriales, dans l’ordre, Saïd Omar Oili, Zaidou Tavanday et Thani Mohamed Soilihi. Mais aucun avec la majorité absolue, les deux conditions nécessaires pour être élu du 1er coup. En 4ème, un divers centre, Nadjim Ahamada, qui totalise 121 voix. Le désistement de ce dernier pour le 2ème tour ainsi que celui de le maire divers centre de Boueni Mouslim Abdourahamane, 41 voix, aura permis au sénateur sortant Thani Mohamed de remonter à la 2ème position et de rempiler pour la 2ème fois avec 257 voix, derrière les 297 de Saïd Omar Oili.
De son côté, le LR Zaïdou Tavanday n’a pu bénéficier d’autant de réserve de voix. Les 84 qui avaient été données à l’autre candidat LR Abdoul Doukaini au 1er tour, lui ayant déjà été acquises, les électeurs mettant à chaque fois deux bulletins dans l’urne. Il n’engrengeait que 11 voix supplémentaires au 2d tour, ne lui permettant pas d’être élu.
Avec Thani Mohamed Soilihi, c’est un sénateur rodé aux arcanes du Palais du Luxembourg qui rempile. De ses deux premiers mandats, il en aura tiré chaque année devant les médias un bilan des actions menées, régularisation foncières, prescription acquisitive, baisse des valeurs locatives, amendements au droit du sol, etc. « Je vais poursuivre mon combat pour la défense de Mayotte », lançait-il à nos confrères de Mayotte la 1ère.
Ce n’est plus Hassane Abdallah qui siègera à ses côtés, dont on a quasiment pas entendu la voix, si ce n’est qu’il a constamment appuyé le premier dans ses combats. Le maire de Dzaoudzi Labattoir, et président de la Communauté de communes de Petite Terre, Saïd Omar Oili est donc élu en tête. La politique, on peut dire de cet ancien président du conseil départemental de 2004 que c’est une seconde peau. Seul maire à avoir été réélu au 1er tour lors des dernières municipales, il a pour lui de bien connaître les collectivités territoriales. Il s’est également bagarré sur les impôts non compensés par l’Etat des contribuables exonérés. C’est un centre gauche qui devient sénateur, une corde qui manquait à son arc, un proche des présidents de la République de cette tendance.
Alors qu’on a pu parler de vote de défiance envers un candidat issu de la majorité présidentielle pour parler de la 3ème place de Thani Mohamed au 1er tour, surtout en plaine crise de l’eau, finalement ils sont deux à siéger plus ou moins directement pour le parti Renaissance.
Ce sont deux hommes qui se connaissent bien, qui ont pu avoir des différends dans le passé, mais qui vont devoir en faire table rase pour œuvrer sur de nombreux textes, dont la loi Mayotte dont il faut être attentif qu’elle se profile une nouvelle fois dans l’agenda parlementaire.
A.P-L.