Le ministre de l’Intérieur n’a pas manqué de souligner la technologie dernier cri dédiée à la surveillance de la commune, « j’ai rarement vu une recherche aussi poussée ! » Face à lui, une douzaine d’écrans de contrôle répercutant les images des 23 caméras disposées sur la commune. Nous avons titré il y a quelques jours sur un CSU comparable installé à Pamandzi, en attente de validation du préfet.
Si Gérald Darmanin et Jean-François Carenco ont pu couper le ruban inaugurant le Centre ce dimanche, c’est que les conditions préalables avaient été remplies, nous explique Saoudi Issoufi, chef de la Police Municipale de Labattoir et formé à cette technologie : « Pour être opérationnel, il faut une autorisation préfectorale et afficher dans la commune des panneaux prévenant les habitants qu’ils sont filmés. Nous avons désormais les deux, ce qui nous permet d’ouvrir le CSU. »
La société Domot’île a installé les caméras et les écrans et formé les policiers, « nous avons maintenant trois opérateurs et quatre administrateurs, ce sont tous des responsables de la police municipale. » Des effectifs qui ne permettent pas une ouverture 24h/24, mais de couvrir sur la journée par tranche de 7 heures avec des pauses, « au cours du mois test à venir, nous allons cadrer les horaires de surveillance, sans les diffuser pour que les délinquants n’adaptent pas leur activité ». Et, performance, des enregistrements sur 24h peuvent être compressés en 30 minutes !
Traçabilité
A ses côtés, deux ministres attentifs à ses manipulations. « Si à la suite d’une agression, on recherche une voiture rouge, j’effectue une sélection, et l’ensemble des véhicules de cette couleur va s’afficher avec leurs horaires de passage dans la zone définie. Pareil, si on recherche un homme avec une casquette blanche qui aurait commis un vol sur un secteur donné, nous les affichons tous, avec mention de l’horaire », et joignant le geste à la parole, Saoudi Issoufi fait apparaître un écran avec une centaine de personnes correspondant à cette description. « Vous pouvez me chercher un type qui a une cravate rouge ? », interroge moqueur le ministre de l’Intérieur… glissant un regard vers son ministre délégué, Jean-François Carenco, à la cravate idoine. Qui glissait qu’en cas d’envie de braquage, « ce n’est pas dans cette commune qu’il faut le faire ! »
L’exploitation des données est très encadrée, « les forces de l’ordre ne peuvent y avoir accès que sur réquisition », nous précise encore Saoudi Issoufi. Les images ne peuvent être conservées au delà de 30 jours.
Le CSU, un outil qui va devenir indispensable, souligne le chef de la police municipale, « cette surveillance est efficace pour la prévention et la sécurité des administrés car on peut reconnaître facilement le visage des personnes. Je ferai un bilan des actions menées dans la commune en juillet 2024, je suis certain que la délinquance aura baissé ». Un dispositif qui anticipe de potentielles casses, on a prévu des caméras de remplacement.
Le risque que les violences se déplacent vers Pamandzi sera plus élevé. Dotée de caméras, le CSU de la commune voisine n’est pas encore opérationnel car en attente de la validation de la commission d’agrément qui se réunit à date fixe. Pourra-t-elle la décrocher étant donné l’investissement à mener alors qu’elle doit suivre un plan de redressement soumis par la Chambre régionale des Comptes ? Rien n’est moins sûr.
« Ça tourne ! » depuis ce lundi, en revanche pour les habitants de Dzaoudzi Labattoir, après la coupure de ruban par les mains ministérielles.
Anne Perzo-Lafond