Crise de l’eau : Le prix de l’eau en bouteille surveillé de prés

Au cœur d’une sècheresse mondiale, Mayotte est passée à 3 coupures, bientôt 4, hebdomadaires. Le député Kamardine se tourne une nouvelle fois vers l’Etat.

Avec l’arrivée des longues journées d’été, elle est sur toutes les lèvres en métropole : la sécheresse inquiète, plusieurs départements connaissent un arrêté de règlementation des usages de l’eau comme c’est le cas à Mayotte. C’est dans ce contexte national que le député Kamardine, un mois après sa consœur du nord Estelle Youssouffa, interpelle le ministre chargé des Outre-mer, Jean-François Carenco : « La situation de l’accès à l’eau potable à Mayotte est dramatique (…) amplifiée en 2023 par une saison des pluies déficitaire par rapport à la moyenne ».

En cause « les difficultés de productions et de distributions d’eau courante » doublées de « l’explosion démographique liée à l’absence de maitrise d l’immigration clandestine ».

En conséquence, et alors que contrairement aux autres années, Mayotte n’a pas connu de répit sur les coupures hebdomadaires d’eau sur un an, elles sont passées à un rythme de trois par semaine, avec l’annonce d’une 4ème mi-juin, avait annoncé le préfet. Un record. « Les Mahorais risquent, à très court terme, d’être privés d’eau potable la majeure partie du temps ».

Jean-François Carenco lors des Questions au Gouvernement en mars

Des mesures en cas de flambée

Il va donc falloir jongler et provisionner de l’eau, un sport que la population commence à maitriser mais qui pose des difficultés notamment en cas de problème de santé ou de présence à la maison de nourrissons. Certains remplissent leurs bidons d’eau, quand d’autres pour la consommation courante privilégie l’eau en bouteille.

On se souvient qu’en réponse à la question d’Estelle Youssouffa, le ministre Carenco avait indiqué attendre des deux gros distributeurs de la place la vente des packs d’eau « à prix coutants », et « sur les 6 prochains mois ». Il indiquait avoir reçu une réponse favorable, « j’attends celle de l’autre ». Nous avons donc interrogé les services du SGAR de la préfecture. Ils indiquent que « sur l’eau embouteillée, un suivi des services de l’État est effectué sur le volume et la disponibilité de l’eau en bouteille et sur les tarifs ».

Pas de grosses difficultés d’approvisionnement donc à ce jour, « ni d’augmentation du prix des bouteilles vendues par la grande distribution ». En outre, « des échanges réguliers ont lieu avec la grande distribution et les importateurs », indiquent la préfecture, « le ministre des Outre-mer est très vigilent sur la stabilité des prix de l’eau en bouteille. Il ne manquera pas de prendre les mesures nécessaires si une flambée des prix devait être constatée dans les semaines ou mois à venir. » En outre, l’eau en bouteille de 1,5L fait partie des 11 produits du BQP+.

Restriction sur les quantités de packs achetés chez l’une des enseignes

Le député Kamardine réclame également un approvisionnement en eau potable « par tanker », qui avait été envisagé lors de la précédente crise de l’eau par la ministre Ericka Bareigts, mais jamais réalisé, ainsi que l’envoi « de moyens mobiles de dessalement d’eau de mer » et de « toute autre solution permettant d’accroître à court terme la production d’eau à Mayotte ».

A.P-L.

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